Littérature portugaise
N° 0943 Ferreira de Castro : Les Brebis du Seigneur , Club français du Livre, 1950 (Edition originale, exemplaire numéroté, relieur éditeur)
Très beau roman qui conte la grande misère des ouvriers du textile dans le nord du Portugal à une époque toute proche, les années 40. Ferreira de Castro a également écrit un roman sur les Seringueros d’Amazonie, la Selva , que Blaise Cendrars en personne a traduit en français.
N° 0944 Maria Isabel Barreno, Marie Teresa Horta et Maria Velho da Costa : Nouvelles Lettres portugaises , Seuil, 1974 (Relié demi-cuir, dos à nervures)
N° 0945 Antonio Lobo Antunes : Le Cul de Judas , A. M. Métailié, 1983 (Relié demi-cuir, dos à nervures)
N° 0946 Eça de Queiroz : Le crime du Padre Amaro , Editions de la Différence, 1985 (Relié demi-cuir, dos à nervures)
Pur chef d’oeuvre
N° 2598 Eça de Queiroz : Les Maia , Chandeigne/Libr. portugaise, 1996
Très beau roman également. Influence de Flaubert. Eça de Queiroz est né en 1845 dans le nord du Portugal et décédé à Neuilly en 1900
N° 3109 J. M. Eça de Queiroz : Singularités d’une jeune fille blonde et autres contes , traduction Jacques Edmond David, préface Jacques Alibert, L’Âge d’Homme, Lausanne, 1983
N° 2866 Eça de Queiroz : L’illustre Maison de Ramires , traduction Marie-Hélène Piwnik, La Différence, 1999
N° 4385 Lidia Jorge : Estuaire , Métailié, 2019
N° 3059 Fernão Mendes Pinto : Pérégrinations , traduction et présentation : Robert Viale, La Différence, 1991
Ecrit entre 1570 et 1578. L’aventurier Mendes Pinto accompagne François-Xavier au Japon. Auto-biographie, récit de voyage et conte philosophique
N° 2822 José Saramago : L’Evangile selon Jésus-Christ , traduction Geneviève Leibrich, Seuil, 1993
Prix Nobel de littérature en 1998, né en 1922, journaliste entré tard en littérature. Un cinquième évangile plutôt original mais bien hérétique. Très belle traduction.
Littérature brésilienne
Jorge Amado
N° 0902 Jorge Amado : Gabriela, girofle et cannelle . Edit. Stock, 1971 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 0903 Jorge Amado : Dona Flor et ses deux maris . Edit. Stock, 1972 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 0895 Jorge Amado : Les deux morts de Quinquin la Flotte . Edit. Stock, 1980.
Ces romans sont ceux qui ont fait le succès d’Amado. Humour, couleur locale, Bahia, Iléus la capitale du cacao, l’amour, les mulâtresses, les personnages extravagants. Tout ce que l’on aime chez lui. Le côté tragique, le côté social ont disparu ou se sont radoucis. Il faut dire qu’Amado va sur sa cinquantaine et qu’il est apaisé et reconnu dans le monde entier.
N° 0900 Jorge Amado : Tieta d’Agreste , Edit. Stock, 1979 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 0901 Jorge Amado : Tocaia Grande , Edit. Stock, 1985 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
Ces romans écrits une quinzaine d’années plus tard renouent avec une veine plus dramatique. Amado n’est plus si gentil. Ce n’est d’ailleurs pas seulement une critique sociale, non, c’est une constatation plutôt pessimiste concernant la nature humaine. Ce qui est intéressant dans Tocaia Grande c’est qu’Amado explique la manière de se faire des esclaves quand l’esclavage est aboli. Ce système utilisé par les colonels des plantations de cacao est strictement identique à celui décrit par B. Traven dans l’exploitation des Indiens du Chiapas par les propriétaires espagnols. On commence à vendre à crédit au travailleur qui arrive les outils dont il a besoin. On continue à lui vendre très cher, toujours à crédit, tout ce dont il a besoin pour se nourrir et se vêtir et on s’arrange pour que les salaires qu’il touche, quelquefois réduits par des amendes, soient inférieurs à ce qu’il lui faut pour se libérer de sa dette. Et s’il s’enfuit on le fait pourchasser et tuer par les sbires à la solde du colonel, en toute légalité, puisqu’il est devenu voleur en voulant fuir sa dette.
N° 0896 Jorge Amado : Terre violente . Edit. Nagel, Paris, 1946 (1 ère édition française).
N° 0897 Jorge Amado : Les Chemins de la Faim . Edit. Temps Actuels-Edit. Français Réunis, Paris, 1981 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 0898/99 Jorge Amado : Les Souterrains de la Liberté . Edit. Messidor/Temps Actuels, Paris, 1984 (deux volumes) (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 2410 Jorge Amado : Le Chevalier de l’Espérance (Vie de Luis Carlos Prestes). Les Editeurs Français Réunis, Paris, 1949 (1 ère édition française).
Ce sont là les écrits sociaux et polémistes de Jorge Amado. Il faut peut-être donner quelques indications concernant son parcours politique. Il est lui-même né dans une plantation de cacao. C’est là qu’il a connu tous ces hommes du peuple, nègres, mulâtres, cabras, journaliers agricoles qui devaient raconter toutes ces histoires du sertao, des bandits, des redresseurs de torts. Il s’enfuit à 13 ans de son collège, réussit à se faire placer dans un collège en externe et travaille dans un journal à partir de l'âge de 15 ans. Il publie son premier roman, Pays de Carnaval , déjà un cri de révolte, à l’âge de 19 ans. Puis Cacao , Sueur et enfin Bahia de tous les Saints , déjà un chef-d’oeuvre qui mêle réalisme et lyrisme. A 22 ans, à Rio, où il suit des études de Droit, il adhère à l’Alliance de Libération créée par le communiste Carlos Prestes. C’est l’époque de Vargas. Il fait de la prison plusieurs fois, doit s’exiler une première fois en Argentine puis, lorsque Vargas tombe, est élu député communiste de Sao Paulo. Mais le parti est très vite interdit et il doit s’exiler à nouveau en 1948, à Paris d’abord, en Russie ensuite.
Les Souterrains de la Liberté sont un roman staliniste (Amado le reconnaît lui-même). Il se passe surtout à Sao Paulo dans la résistance à Vargas mais décrit aussi une grande grève à Santos et un mouvement populaire à l’intérieur.
Les Chemins de la Faim mettent en scène les grandes migrations des gens du Nord-Est, ruinés par la sécheresse, vers Rio et les plantations de café de Sao Paulo.
Terre Violente , plus connu sous son titre brésilien, Terres sans Fin , est considéré comme le chef-d’oeuvre de cette période. Une épopée, celle des temps héroïques des premiers planteurs qui ont transformé la forêt vierge en cacaoyers avec tout ce que cela signifie de violence et de passion.
Le Chevalier de l’Espérance a été écrit en 1941 pour soulever l’opinion mondiale en faveur de Prestes qui était alors en prison, au secret. On a été particulièrement cruel avec lui, puisqu’on a livré sa femme Olga, une juive allemande, aux nazis qui l’ont fait mourir dans un camp de concentration. Amado fait de Prestes un véritable St. Georges, pourfendeur de monstres.
N° 0894 Jorge Amado : Conversations avec Alice Raillard . Edit. Gallimard, 1990 (reliure toile).
Alice Raillard, sa traductrice et amie, est allée l’interviewer pendant 15 jours dans sa maison de Bahia. Le résultat est merveilleux. Merveilleux, parce qu’on découvre l’écrivain et l’homme, si simple, si sympathique, si brésilien que l’on ne peut qu’être heureux que l’homme et l’oeuvre se confondent si bien.
Pour plus de détails concernant Amado et son oeuvre, voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : A comme Amado et Littérature brésilienne.
Autres écrivains brésiliens
N° 0922 Gilberto Freyre : Terres du Sucre (Nordeste), édit. La Croix du Sud, Gallimard, 1956 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
N° 0923 Gilberto Freyre : Maîtres et Esclaves (Casa Grande y Senzala), édit. La Croix du Sud, Gallimard, 1952 (Reliure demi-cuir, 5 nervures, titres dorés).
On voit ici pour la première fois apparaître cette fameuse collection de La Croix du Sud, dirigée par Roger Caillois, qui aura tant fait pour nous faire aimer la littérature latino-américaine dans son ensemble. Le traducteur de Casa grande est Roger Bastide, l’ethnologue. La véritable terre du sucre commence au nord de Bahia. Les centres sont Recife, Maceio, Pernambouc qui est au coeur de l’ensemble. C’est la terre de l’argile collante, riche et profonde. Gilberto était né en plein milieu de cette terre, en 1900, à Recife. Et a étudié aux Etats-Unis auprès du prestigieux Franz Boas, le grand ethnologue et linguiste américain. Mais Gilberto Freyre n’était pas seulement un ethnologue et un sociologue, c’était aussi un très grand écrivain. « La Casa Grande y Senzala », dit Amado, « est le livre brésilien qui nous conte le plus de choses sur notre identité, sur la formation de la nation brésilienne et la manière dont elle s’est opérée. Son livre est fondamental pour notre vie ».
N° 2529 Mario de Andrade : Macounaïma , édit. Stock - Unesco, Paris, 1996.
Mario de Andrade est l’un des grands écrivains brésiliens (1893 - 1945) et Macounaïma considéré comme l’oeuvre phare. Très marqué par les légendes et mythologies indiennes, luxuriant, foisonnant. Trop à mon gré.
N° 0915 Euclides da Cunha : Hautes Terres (La Guerre des Canudos), édit. Métailié, Paris, 1993. (Relié toile)
Euclides da Cunha est un autre classique de la littérature brésilienne, né à Rio en 1866, il est tué en 1909 par l’amant de sa femme. Hautes Terres (os Sertôes en brésilien) raconte la rébellion de paysans dans un endroit appelé Canudos quelque part dans le Nord-Est et dirigée par un mystique qu’on va revoir plusieurs fois dans l’oeuvre d’Amado : Antonio Conselheiro.
N° 2509 Joâo Guimarâes Rosa : Sagarana , édit. Albin Michel Paris, 1997.
N° 0938 Joâo Guimarâes Rosa : Diadorim , édit. Albin Michel, Paris, 1991.
Né en 1845 mort en 1900. Guimarâes Rosa, lui, est né dans le Minas, en 1908. Il est médecin puis diplomate, ambassadeur du Brésil en Allemagne, en France et en Colombie, parle toutes les langues et est d’ailleurs un véritable érudit en linguistique. Ses nouvelles ( Sagarana ), oeuvre de jeunesse, nous font découvrir une autre région du Brésil : le Minas Gerâes. Mais pour Diadorim je suis d’accord avec les Brésiliens. Ce livre-ci est un vrai chef d’oeuvre. « Guimarâes Rosa a écrit un roman ambigu, multiple, destiné à durer, difficilement saisissable dans sa totalité, trompeur et fascinant comme la vie immédiate, profond et inépuisable comme la réalité elle-même ». C’est Mario Vargas Llosa lui-même qui le dit dans sa préface à Diadorim .
N° 0905 Machado de Assis : Quincas Borba , édit. Nagel, Paris, 1955.
N° 3108 Machado de Assis : Dom Casmurro , édit. Métailié, Paris, 1983.
Machado de Assis était un métis, un vrai Carioca, né en 1836. Sa vie n’avait rien de brillant: fonctionnaire, marié avec une femme plus âgée que lui, épileptique, il aura peur jusqu’à la fin de sa vie de devenir fou. Pourtant toutes ses oeuvres de sa première période sont romantiques. Amado dit qu’il n’avait pas d’humour à 20 ans. Chez lui l’humour apparaissait quand il allait sur ses 50 ans. Machado a écrit Quincas Borba à 56 ans. C’est dire que son humour était au top. Même s’il était devenu un peu grinçant. C’est son chef-d’œuvre.
N° 0942 Marcio Souza : Mad Maria , édit. Belfond, Paris, 1986.
C’est un écrivain de la nouvelle génération. Il est né en 1946 à Manaus. Mad Maria c’est le nom de la locomotive qui en 1911 avance mètre par mètre dans la forêt vierge. La ligne de chemin de fer qui était prévue pour transporter le caoutchouc de l’Amazonie n’en transportera jamais. Dès 1912 le monopole du caoutchouc est perdu. Les Anglais avaient volé les plants. Les rails vont rouiller comme la vieille Maria et la forêt vierge recouvrira le tout. Les Chinois, les Barbadiens, les Allemands et tous les autres seront morts pour rien.
Pour tous ces écrivains, voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : Littérature brésilienne.