Voyage autour
de ma Bibliothèque

Ken Lopez Bookseller, Hadley, Massachusetts.

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C'est en étudiant la liste des libraires-antiquaires de la Nouvelle Angleterre (Antiquarian Booksellers' Association of America - New England Chapter) que je suis tombé sur ce libraire et que je lui ai envoyé ma wish-list. Et depuis lors je reçois régulièrement son catalogue.

Ken Lopez est intéressant à plus d'un titre. D'abord on y trouve (souvent en 1ère édition ou en pré-édition, mais ceci est affaire de collectionneurs) les écrivains américains que j'aime, pas les intellectuels new-yorkais qui plaisent à nos gourous parisiens, mais ceux qui nous décrivent l'Amérique profonde, avec ses traditions, ses problèmes et ses passions, des écrivains qui se révoltent comme nous contre une certaine culture américaine devenue mondiale qui célèbre le plaisir, l'image, l'argent et le capitalisme financier. C'est ainsi que j'ai acheté chez Ken Lopez des Jonathan Franzen (How to be alone, une collection d'essais dont l'introduction se termine par: "the underlying investigation in all these essays: the problem of preserving individuality and complexity in a noisy and distracting mass culture: the question of how to be alone."), de nombreux Jim Harrison aussi bien sûr (comme ce livre d'interviews enregistrés entre 1971 et 1999 et complété par une courte biographie et une bibliographie: Conversations with Jim Harrison édité par Robert DeMott et publié à l'University Press du Mississippi), l'auteur de How to teach a stone to talk, Ann Dillard (For the Time being), l'écrivain, explorateur, ethnologue et furieux défenseur des causes indiennes, Peter Matthiessen (Indian Country) et puis un écrivain que j'aime beaucoup et que je classe parmi les plus grands, un écrivain qui est mort récemment (le 25 juillet 2003), Thomas Savage, dont seuls trois titres ont été traduits en français (Le Pouvoir du Chien, La Reine de l'Idaho et le dernier, le plus beau: Rue du Pacifique, tous chez Belfond) et dont j'ai pu acquérir grâce à Ken Lopez quelques autres dont For Mary, with Love.
Ken Lopez ne se limite d'ailleurs pas à la littérature classique. On peut également trouver dans son catalogue des ouvrages de science-fiction. C'est ainsi que j'ai pu me procurer quelques Philip K. Dick (comme Flow my tears, the Policeman said), une intéressante étude de la littérature de "fantaisie" et de science-fiction par Ursula K. Le Guin (The Language of the Night) et un grand de la science-fiction, le Polonais Stanislaw Lem (Mortal Engines).
L'autre grand intérêt de Ken Lopez c'est qu'il est un spécialiste de littérature amérindienne. C'est ainsi que j'ai découvert chez lui une étude de la si bizarre figure du trickster (sous la forme du Coyote, voir Barry Holston Lopez: Giving birth to Thunder, Sleeping with his Daughter, Coyote builds North America), déjà longuement analysé par l'ethnologue Franz Boas dans son chapitre: Mythology and Folktales of the North-American Indians (dans Race, Language and Culture édité chez Macmillan à New-York en 1956) et par Paul Radin (voir The Trickster, a study in American Indian Mythology chez Routledge and Kegan Paul, Londres, 1956). J'y ai également trouvé l'histoire des Sioux par le chef des Ogalas (My People, the Sioux par Chief Standing Bear) et puis le très émouvant roman de James Welch, Fools Crow, qui retrace le drame vécu en 1870 par une petite tribu de Black Feet qui voit leur antique way of life disparaître pour toujours.

Ken Lopez dispose aujourd'hui d'un site internet mais contrairement à d'autres il continue à prendre la peine d'imprimer un catalogue et de le distribuer. Et c'est bien ainsi. Pour ceux qui voudraient lui rendre visite je signale que Hadley se trouve assez loin de Boston, dans l'ouest du Massachusetts et qu'il ne reçoit que sur rendez-vous.

 

Voici ses coordonnées:

Ken Lopez Bookseller
51, Huntington Road,
Hadley, MA 01035
Tél. 001 413 584-4827
Fax 001 413 584-2045
e-mail :

klopez@well.com 
site internet : www.lopezbooks.com

 

juin 2006