Voyage autour
de ma Bibliothèque

Liste 40 : Littérature germanophone et d’aventures : B. Traven

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Voir aussi mon site  Voyage autour de ma Bibliothèque , Tome 4 :    Ecrivains rebelles : B. Traven   


Vie et secret

N° 1259 Judy Stone :  The Mystery of B. Traven , édit. William Kaufmann, Los Altos, California, 1977.

N° 1260 Will Wyat :  The Secret of the Sierra Madre, the man who was B. Traven , édit. Doubleday and Cy, New-York, 1980

Le mystère enfin dévoilé (du moins je l'ai cru). Edition anglaise chez Jonatan Cape sous le titre :  The man who was B. Traven. 

N° 2722 Karl S. Guthke :  B. Traven, Biographie eines Rätsels , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort, 1987.

B. Traven n’a jamais cessé de s’entourer d’un mystère absolu concernant son identité et son passé. Il a prétendu être de nationalité américaine déjà avant la première guerre mondiale. Au Mexique il se faisait passer en public pour son représentant sous le nom de Croves. Et ce n’est que sur son lit de mort qu’il a autorisé sa femme à révéler qu’il avait effectivement été, dans une autre vie, le révolutionnaire allemand Ret Marut. Beaucoup de gens ont cherché à résoudre l’énigme. Personne n’a vraiment réussi. La journaliste californienne Judy Stone a été la première à tenter l’expérience. Il y a une véritable relation de sympathie qui s’est établie entre elle et Croves qui était Traven qui était Marut. Et elle a même accompagné sa veuve dans le petit avion d’où elles ont déversé ses cendres sur la région du Chiapas. Trois ans après le livre de Judy Stone, en 1980, paraît celui de Will Wyatt. Il était journaliste et cinéaste pour la télé (la BBC) et éduqué à Oxford et Cambridge. Il entreprend un véritable travail de détective qui s’étend sur plusieurs années et touche aussi bien l’Amérique du Nord que l’Europe (la Pologne). Et il a les moyens car la BBC veut en faire un film. Et il croit avoir trouvé (né en Pologne, sous le nom de Feige). Le film que Wyatt tire de ses recherches passe à la BBC en décembre 1978 avec le titre : « A Mystery solved ». Pour Wyatt le secret de Traven-Marut était percé. Et je le pensais aussi. Puis arrive le bouquin de Guthke. Paru en 1987, c. à d. 7 ans après celui de Wyatt. Et là, on découvre que Guthke ne croit absolument pas à la solution Feige. Pour lui le mystère de la naissance reste entier. Guthke n’est pas n’importe qui. Professeur à Harvard, il a consacré de nombreuses années à ses recherches, visité Mexico, Londres, Hambourg, Munich, l’Australie même et a eu accès pour la première fois aux archives absolument complètes de B. Traven à Mexico ainsi qu’à celles de la Büchergilde Gutenberg (contenant toute la correspondance échangée entre Traven et son éditeur). Toute son oeuvre montre, dit-il, que Traven a fait une fixation, que l’on pourrait appeler neurotique, sur les problèmes identitaires, sur l’illégitimité, sur les documents officiels, sur la certification de la vie. Ce qui conduit à penser à une naissance illégitime, à l’absence d’un père (il n’y en a jamais dans son oeuvre), l’absence de famille, de frères et soeurs, à des problèmes avec une mère (il y a beaucoup de mères dans son oeuvre, souvent des mères mauvaises mais aussi quelquefois mises sur un piédestal, on y reviendra). Il faut en faire son deuil. On ne saura jamais le secret de B. Traven. Peut-être ne le connaissait-il pas lui-même.

Ret Marut

N° 1262  Der Ziegelbrenner, Schriftleitung Ret Marut, 1917  -  1921 , édition fac-simile Verlag Klaus Gühl Berlin, 1976.

N° 1263 Ret Marut/B. Traven :  Khundar, ein deutsches Märchen , illustr. Sybille Zerling, édit. Verlag Klaus Gühl Berlin, sans date.

N° 3915 B. Traven :  Die Geschichte vom unbegrabenen Leichnam - Erzählungen I, édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

Ret Marut est un révolutionnaire. Il édite une Revue : le premier numéro de sa revue radicale Der Ziegelbrenner, paraît en septembre 1917.Et il participe aux journées révolutionnaires de Bavière qui commencent, comme ailleurs en Allemagne, le 7 novembre 1918 lorsqu’on proclame la République à Munich. Marut y participe puis, après sa chute, plonge dans la clandestinité et continue son Journal (jusqu’en 1921). Treize cahiers ont paru, de cette revue pratiquement entièrement écrite par Ret Marut, le premier daté du 01 septembre 1917, le dernier du 21 décembre 1921. Il est difficile de reconnaître l’écrivain B. Traven dans ces textes souvent ampoulés ou carrément déconnants comme  Die Markurve . Par contre on y retrouve clairement l’anarchiste, l’antimilitariste et l’anticlérical des écrits mexicains.

 Khundar  est inintéressant, un conte un peu trop mythique pour moi.La Guilde de Livres Gutenberg a publié sous le titre  Die Geschichte vom unbegrabenen Leichnam  ( l’Histoire du cadavre sans sépulture ) l’ensemble des nouvelles écrites par Marut avant 1919.L’histoire que je préfère de très loin c’est celle du  Cadavre sans sépulture . Car elle annonce sans conteste le Traven des histoires humoristiques indiennes. Un paysan trouve le cadavre d’un chemineau mort de froid sur le bord de la route. Un cadavre qui passe de village protestant en village catholique et y retourne, puis revient chez les cathosmais le curé reste définitivement sur sa position : on n’enterre pas un hérétique dans mon cimetière. On le met dans une caisse, le laisse dans le hangar aux pompes et on l’oublie. Puis survient la guerre, un officier avec ses soldats, ceux-là vont coucher dans le hangar, on trouve la caisse, les vers ont fait leur oeuvre, le squelette n’a pas l’air plus protestant que catholique mais le curé reste ferme. Alors vient l’officier : on est en guerre, et la guerre ne fait guère de différence entre religions, et à la guerre c’est moi qui commande, alors le sergent que voilà va l’enterrer dans votre cimetière, et quand la paix reviendra vous pourrez toujours, curé, le déterrer... Du Traven tout craché !

  

B. Traven

N° 3199 B. Traven :  Der Wobbly , édit. Buchmeister-Verlag GmbH, Berlin/Leipzig, 1926 (édition originale).

N° 2100 B. Traven :  Die Baumwollpflücker , édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1931 (édition originale).

N° 3914 B. Traven :  Die Baumwollpflücker , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983

Ce roman a d’abord paru sous le titre  Le Wobbly . Il faut peut-être expliquer qu’un Wobbly est un membre de la IWW (Industrial Workers of the World). C’est un mouvement qui s’est séparé du syndicat socialiste American Federation of Labor (en 1907 je crois) et est devenu beaucoup plus radical (grèves dures, manifestations violentes, sabotages, etc.).Le  Wobbly , réédité ultérieurement avec le titre  Les Cueilleurs de Coton , n’est pas encore un roman indien. Le personnage principal est l’Américain Gale que l’on retrouve dans  le Vaisseau des Morts  et qui est aussi celui qui raconte l’histoire du  Pont dans la Jungle . Le roman mêle l’expérience du travail et de l’action syndicale dans les champs de coton, les champs pétrolifères, et en ville, à Mexico (la boulange). Gale passe dans l’histoire avec un air de ne pas y toucher mais comme par hasard partout où il sévit les grèves et les demandes d’augmentations se multiplient. L’histoire se passe à une époque plus tardive que celle des romans indiens. La dictature de Porfirio Paz est finie et les syndicats ont droit de cité.


N° 2342 B. Traven :  Das Totenschiff , die Geschichte eines amerikanischen Seemanns, édit. Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1926 (édition originale), (usé)

N° 2096 B. Traven :  Das Totenschiff , die Geschichte eines amerikanischen Seemanns, édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1930 (édition originale).

N° 2103 B. Traven :  The Death Ship , the Story of an American Sailor, édit. Alfred A. Knopf, New-York, 1934 (édition originale).

N° 3917 B. Traven :  Le vaisseau des morts , première traduction intégrale, édit. La Découverte, Paris, 2004. 

La préface, signée L’Editeur, à ce qui semble être la dernière version française de ce roman, comporte une erreur manifeste en faisant de la veuve de Traven, Rosa Elena Lujan, sa traductrice, alors que c’est Esperanza Lopez Mateos qui a traduit Traven en espagnol.

 Le Vaisseau des Morts , est l’un des romans de Traven les plus connus et des plus admirés avec le Trésor de la Sierra Madre. On s’est beaucoup demandé d’où Traven tenait cette histoire de bateau-poubelle dont seul le naufrage permet encore de tirer un ultime bénéfice grâce aux Assurances. Pourtant on y trouve beaucoup de détails (comme les grilles qui tombent près de la chaudière) qui font penser qu’il s’agit bien d’une aventure personnelle.


N° 2343 B. Traven :  Der Schatz der Sierra Madre , édit. Verlag der Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1927 (édition originale), (frossé et sali)

N° 2099 B. Traven :  Der Schatz der Sierra Madre , édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1930 (édition originale).

N° 3901 B. Traven :  Der Schatz der Sierra Madre , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 2079 B. Traven :  The Treasure of the Sierra Madre , édit. Alfred A. Knopf, New-York, 1935 (édition originale).

Encore un chef d’oeuvre. Qui a eu, en plus, la chance de trouver un cinéaste particulièrement littéraire, John Huston.


N° 2944 B. Traven :  Die Brücke im Dschungel , édit. Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1929 (édition originale).

N° 3902 B. Traven :  Die Brücke im Dschungel , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 2102 B. Traven :  The Bridge in the Jungle , a tale told by an American wanderer of a strange adventure in a jungle somewhere south of the Rio Grande, édit. Alfred A. Knopf, New-York, 1938 (édition originale).

N° 3916 B. Traven :  Le pont dans la jungle , édit. Gallimard, 2004.

Ce court roman est d’abord et avant tout l’histoire de la mort d’un enfant et de la douleur d’une mère. Un drame raconté avec beaucoup de retenue et énormément de pitié. Pour la première fois, me semble-t-il, Traven montre qu’il n’est pas simplement l’anarchiste théoricien et révolutionnaire du Ziegelbrenner, mais un homme de miséricorde qui ne supporte pas la douleur et le malheur du petit peuple.


N° 2101 B. Traven :  Die weisse Rose , édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1931 (édition originale).

N° 3912 B. Traven :  Die weisse Rose , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

Ce roman n’est pas une réussite. Un peu trop manichéen. Il met en opposition l’Indien et son hacienda idyllique et un capitaliste américain, Président d’une société de pétrole.

N° 2946 B. Traven :  Der Karren , édit. Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1931 (édition originale).

N° 2097 B. Traven :  Der Karren ,  édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1931 (édition originale).

N° 3903 B. Traven :  Die Carreta , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 2036 B. Traven :  The Carreta , édit. Chatto and Windus, Londres, 1935 (édition originale).

C’est le premier des six romans du cycle de la caoba. C’est l’histoire d’Andres, le charretier, le conducteur d’un attelage de boeufs. On y montre le mécanisme qui permet de garder les Indiens en esclavage (l’esclavage a été aboli au Mexique comme partout au milieu du XIXème siècle) : la dette d’argent.C’est ainsi qu’Andres, à la fin de ce roman, n’a pas d’autre solution que de se vendre à la monteria (le chantier d’exploitation forestière) pour délivrer son vieux père vendu pour dette par le propriétaire de la finca (« l’Espagnol »).

N° 2945 B. Traven :  Regierung , édit. Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1932 (édition originale).

N° 2098 B. Traven :  Regierung , édit. Buchmeisterverlag, Berlin, 1931 (édition originale).

N° 3904 B. Traven :  Regierung , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

Plus qu’un roman, c’est la description d’un autre système, vieux comme le monde : depuis le sommet du gouvernement jusqu’au plus petit secrétaire de village, on exploite (et on achète le droit d’exploiter) ceux qui sont soumis à son autorité. C’est dans ce roman qu’apparaît le personnage de Gabriel, d’abord secrétaire de village indien, puis rabatteur de travailleurs forcés pour les monterias. Il s’arrange avec le « capitan » de l’armée fédérale pour mettre à l’amende de pauvres Indiens qui n’y comprennent rien, partage l’amende avec le capitan, et comme les Indiens ne peuvent pas payer, les vend à la monteria.

N° 2472 B. Traven :  Der Marsch ins Reich der Caoba  - ein Kriegsmarsch, édit. Büchergilde Gutenberg, Zurich-Vienne-Prague, 1933 (édition originale).

N° 3905 B. Traven :  Der Marsch ins Reich der Caoba , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

C’est l’histoire de Celso à qui on a volé deux fois l’argent qu’il avait gagné d’abord dans les plantations de café, puis dans les monterias, l’empêchant à tout jamais d’obtenir la fille qu’il voulait épouser. C’est ensuite la marche des Indiens enrôlés, sous la garde des capataz, depuis le village de regroupement jusqu’à la fameuse monteria, au fin fond de la forêt vierge. Une marche qui dure des semaines, à travers rivières et marais, et sous la menace constante du fouet des capataz.

N° 2473 B. Traven :  Die Troza , édit. Büchergilde Gutenberg, Zurich-Prague, 1936 (édition originale).

N° 3906 B. Traven :  Trozas , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

Une fois de plus ce roman est avant tout un document. C’est l’enfer dans la jungle tropicale. On y voit quelles tâches surhumaines les attendent. Et comme toujours B. Traven décrit en détail le travail de son « prolétaire », insistant sur les points techniques - et toujours sur la souffrance des hommes (même celle des chefs) qui est nécessaire pour obtenir le résultat escompté. Il y a les « hacheros »», les bûcherons, ceux qui manient les haches, des haches qui doivent être d’excellente qualité car le bois est dur comme fer, et chaque hachero doit fournir 2 tonnes par jour sinon il reçoit amende et fouet. Il y a les « macheros », qui assistent les hacheros avec leur machettes. Il y a les « boyeros » qui manient les attelages de boeufs qui doivent tirer les troncs découpés, qui s’enfoncent dans la boue, jusqu’à la rivière où ils vont être flottés quand la saison le permettra. Et comme dans la finca tout le matériel dont ils ont besoin leur est décompté : haches, machettes, éperons en fer pour grimper dans les arbres, attelages, chaînes avec tous leurs accessoires (on leur remboursera à la fin du contrat quand ils ne les auront pas perdus dans la boue). Et bien sûr on leur vend, toujours à crédit, vêtements, nourriture et aguardiente.

N° 2474 B. Traven :  Die Rebellion der Gehenkten , édit. Büchergilde Gutenberg, Zurich-Prague, 1936 (édition originale).

N° 3907 B. Traven :  Die Rebellion der Gehenkten , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 3973  B. Traven :  La révolte des pendus , édit. Union générale d’Editions/ 10/18, 1987.

L’incroyable cruauté des chefs des exploitations forestières envers les Indiens qui ne marchent pas comme il faut et ne produisent pas leur cubage quotidien de ce bois de la caoba, cet acajou du Mexique tellement dur à entailler.

La punition la plus terrible : être suspendu par les pieds aux arbres pendant plusieurs heures la nuit dans la jungle, exposés aux moustiques, aux araignées, et quelquefois aux pumas. Jusqu’à la révolte finale. On y retrouve les personnages d’Andres, le charretier, Celso de  la Marche jusqu’au royaume de la Caoba , Candido (qui apparaît pour la première fois dans cette histoire), le professeur rebelle et théoricien et le militaire qui a tué un officier et qui va devenir le général qui sort de la jungle.

N° 3908 B. Traven :  Ein General kommt aus dem Dschungel , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

C’est la suite du roman précédent et le sixième, le dernier du Cycle de la caoba. La rébellion sort de la jungle. Le général de la rébellion est Juan Mandez, l’ancien militaire. Son chef d’Etat-major : Celso. Celui qui s’occupe de l’intendance est Andres. La tête pensante : le professeur. Le slogan : « Tierra y Libertad ». Tout ceci rappelle bien sûr la révolte de Zapata, un Indien, un vrai, du Sud (Etat de Morelo), alors que Pancho Villa était un métis du Nord.


N° 2320 B. Traven :  Land des Frühlings , édit. Büchergilde Gutenberg, Berlin, 1930 (édition originale).

N° 3909 B. Traven :  Land des Frühlings , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1984.

C’est le résultat de ses expéditions au Chiapas mais c’est bien plus qu’un simple livre de voyage. Un véritable travail (429 pages de texte, 133 illustrations photographiques) ethnologique, sociologique, historique et archéologique. Le Chiapas situé à la frontière sud-est avec le Guatemala, est l’Etat le plus pauvre et le plus arriéré du Mexique (et il l’est probablement encore aujourd’hui, voir les soulèvements récents et le capitaine zapatiste Marcos). Certaines tribus étaient alors pratiquement inconnues et chassaient encore avec des arcs et des flèches.

N° 2475 B. Traven :  Sonnen-Schöpfung , Indianische Legende, édit. Büchergilde Gutenberg, Zurich-Vienne-Prague, 1936 (édition originale).

Une légende indienne. Le héros est un Indien Tzeltal. Et on y trouve le serpent à plumes, l’oiseau Quetzal et même un petit lapin...


N° 3910 B. Traven :  Der Banditen-doktor - Erzählungen III, édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 3911 B. Traven :  Ungeladene Gäste - Erzählungen II , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

N° 1261 B. Traven :  The Nightvisitor and other stories , édit. Cassel, Londres, 1967 (édition originale).

Sous-titre :  Stories by the man who nobody knows . Comprend  Macario  et le  Burro trading . Rare.C'est la première édition anglaise dans cette collection. La 1ère édition US date de 1966. A d'abord paru en paperback (1961).

N° 2476 B. Traven :  Macario , édit. Büchergilde Gutenberg, Zurich, 1950 (édition originale).

J’aime beaucoup les histoires indiennes de Traven. Il en avait écrit dès les années 20 quand il a commencé à écrire dans son bungalow dans la jungle. Elles ont paru sous la forme d’une collection de nouvelles avec le titre  Der Busch  ( la Brousse ) en 1928. C’est là que l’on trouve cette histoire d’un chef Indien Texcoco mort il y a quatre cents ans et enterré, momifié, dans une vieille ruine à côté de la case du narrateur et qui lui rend visite la nuit, se plaignant d’être mangé par des cochons sauvages. Ces histoires ont été rassemblées dans  Ungeladene Gäste  ( des Hôtes indésirables ) avec  Macario , la légende indienne  Sonnen-Schöpfung  et la première version du  Pont dans la Jungle . D’autres histoires du  Busch  paru en 1928 ainsi que des nouvelles plus tardives, mais de la même veine, ont été rassemblées dans  Der Banditen-doktor . On y trouve des histoires dramatiques comme celle du  Docteur des Bandits  où le narrateur (l’Américain Gale ou Gales encore) est obligé par des bandits à venir soigner un membre de la bande qui a eu la cuisse trouée par un tir de carabine et où il craint continuellement d’être tué d’abord par les bandits qui ont peur qu’il les dénonce, puis par les policiers bien renseignés qui cherchent « le docteur des bandits »;  des histoires plus émouvantes comme  Danse dans la jungle  où il est invité par son voisin le plus proche à une soirée de danse et de « musica » et où les Indiens arrivent progressivement, les uns après les autres, émergeant de la jungle, puis commencent à danser dans une clairière, ou alors des histoires vraiment désopilantes, comme  L’Achat d’un âne  (en anglais :  Burro Trading ), où le narrateur (l’Américain) ayant loué une cabane dans un village, s’aperçoit qu’un certain âne, vilain comme, mais, pourtant fort et puissant, le préféré de ces dames-ânesses, ne semble appartenir à aucun maître bien qu’il aimerait bien en avoir en, et Gales ayant eu confirmation que l’âne n’appartenait à personne, commence à s’en servir, lorsqu’un premier propriétaire se présente, accepte de le lui vendre à bas prix, puis un deuxième vient, puis c’est le maire qui prétend que c’est l’âne de la commune, qu’il ne peut être vendu, mais qu’il veut bien faire une exception, et finalement c’est une dame métisse qui arrive, propriétaire de l’auberge du coin, folle furieuse, vraie mégère, insulte le pauvre Américain, se plantant devant sa case, le traite de voleur de chevaux et de hors-la-loi et récupère l’âne : c’était le sien. Tout ceci raconté avec un humour pince-sans rire, énormément d’insultes et de gros mots et un merveilleux esprit de dérision (Indiens et Américain confondus).Enfin il y a Macario, un conte fantastique : un pauvre bûcheron toujours affamé reçoit comme cadeau, son rêve, une dinde rôtie, cherche un endroit isolé dans la forêt pour la manger à son aise et puis rencontre la Mort qui lui en réclame un morceau, d’où marchandage, prolongement de sa vie, pouvoir de guérir, et puis l’heure est venue. Plus tard on trouvera le bûcheron couché au pied d’un arbre, l’air heureux, une dinde dans la main dont il manque une part...

N° 3913 B. Traven :  Aslan Norval , édit. Büchergilde Gutenberg, Francfort/Diogenes Taschenbuch, 1983.

Ce roman tardif (1960) n’apporte rien à la gloire de B. Traven. Au contraire. Cela commence comme un Jules Verne ou un Gustave Le Rouge (les milliardaires américains), mais cela ne démarre jamais. Et puis dérive vers une histoire de moeurs. A oublier. Et pourtant voilà qu’un éditeur français le publie. Alors que d’autres romans bien plus intéressants semblent n’avoir jamais été traduits en français.


N° 4717 B. Traven : Le chagrin de saint Antoine et autres histoires mexicaines, traduction et présentation par Pascal Vandenberghe, La Découverte Poche, 2009

Contient sept histoires mexicaines reprises du Banditen-doktor, dont l'Achat d'un âne (le Burro-trading, voir ci-dessus) et une délicieuse nouvelle intitulée Comment dompter un tigre, une nouvelle version, bien mexicaine, de la Mégère apprivoisée. Contient également La création du Soleil.

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