Voyage autour
de ma Bibliothèque

Liste 41 : Littérature anglophone et d’aventures : Jack London

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Voir mon site  Voyage autour de ma Bibliothèque , Tome 4 :    Ecrivains rebelles : Jack London   


Biographies

N° 1234 Joan London :  Jack London and his times, an unconventional biography , édit. Doubleday, Doran and Cy, New-York, 1939, (première edition).

Je trouve que Joan London n’est pas toujours très indulgente avec son père. Il est vrai que, née du premier mariage de Jack London, elle n’a pas dû avoir beaucoup de relations avec lui pendant son enfance, étant restée avec sa mère après le divorce de ses parents. Et puis quand elle était adolescente il était trop tard : son père est mort quand elle eut quinze ans. Il reste peut-être un peu de ressentiment ? Du regret sûrement, de n’avoir pas pu s’entretenir plus longtemps avec ce père prestigieux. Car, en entreprenant la biographie de son père, elle cherche aussi à le comprendre. Et elle est amère parce qu’elle considère que London a gâché sa vie. Ceci étant, sa biographie est très complète. Elle rappelle continuellement l’environnement historique dans lequel vivait son père, justifiant ainsi le titre :  Jack London et son temps .


N° 1235 Philip S. Foner :  Jack London American Rebel , édit. The Citadell Press, New-York, 1947, 

Avec de nombreux extraits des écrits socialistes de London.

Philip Foner est connu pour sa grande  History of the Labor Movement in the United States  (voir Liste Histoire). Il était donc parfaitement préparé pour parler du Jack London socialiste et, de plus, il y a ajouté de longs extraits de tous les écrits de combat de London.


N° 1114 Jack London :  John Barleycorn or Alcoholic Memoirs , édit Mills and Boon, Ltd., London, 1914 (La 1ère édition US chez Century Cy, NY est de 1913).

Je n’aime pas beaucoup l’autobiographie de Jack London parce que je déteste ces confessions typiquement américaines du genre : « J’ai beaucoup pêché, mais Jésus m’a trouvé, je suis born again » ou « j’ai beaucoup bu, j’ai démoli ma vie, ne faites pas comme moi...». Mais on y trouve aussi un témoignage important, celui de ses jeunes années. Et qui font que, contrairement à un Upton Sinclair par exemple, qui était d’origine bourgeoise, lui sait de quoi il parle quand il décrit la vie des prolétaires et des miséreux.

 

Oeuvres

N° 1233 Jack London :  Tales of the Fish Patrol , édit. International Fiction Library, Cleveland/New-York

N° 4190 Jack London :  Tales of the Fish Patrol , édit. William Heinemann, Londres, 1906, 1ère édition anglaise (la première édition américaine date de 1905), Illustrations de George Varian, illustration en couleurs sur la page de couverture bleue

Après avoir travaillé dur dès l’âge de 9 ans, d’abord dans une usine textile, plus tard, à l’âge de 13-14 ans dans une conserverie où, pour subvenir à sa famille, son beau-père ayant eu un accident aux Chemins de Fer, il est obligé de faire de longues heures supplémentaires, restant quelquefois jusqu’à 18 ou 20 heures devant sa machine il arrive qu’il craque, se révolte, réussit à se faire prêter de l’argent par sa vieille nourrice noire, s’achète un bateau et se fait « pirate d’huîtres ». Il fauche les huîtres des bancs privés et les vend sur le quai, se faisant en une nuit autant d’argent que pendant trois mois de travail à la conserverie. C’est pourtant une occupation dangereuse : on risque de se faire tirer dessus. Et elle est illégale. Ce qui fait que lorsqu’un policier l’arrête un peu plus tard et lui offre de travailler pour la police et traquer les pirates dont il faisait partie, il accepte le job.


N° 2017 Jack London:  The Road , édit. ARCO Publications, Londres, 1967, la première édition, chez Macmillan, New-York, date de 1907.

Plus tard il rejoint la grande descente sur Washington de colonnes de chômeurs venant de tous les coins de l’Amérique, manifestation organisée en 1894 par Jacob Sechler Coxey, un industriel de l’Ohio. La plus importante des colonnes est celle qui part de Californie à l’appel du typographe Charles T. Kelly de San Francisco : c’est « l’armée du Général Kelly ». C’est à cette colonne-là que se joint Jack London. Il racontera plus tard cette histoire dans plusieurs articles parus en 1907 dans la Revue Cosmopolitan et repris dans  My Life in the Underworld , aussi publié avec le titre  The Road 


N° 2396 Jack London :  The Son of the Wolf ,  Tales of the Far North , édit. Houghton, Mifflin and Cy, Boston/New-York, 1900 (1st. edition, 3rd. printing illustration sur couverture)

N° 1229 Jack London :  White Fang , édit Mc Millan, New York, 1906, (1ère édition illustrée)
N° 1231 Jack London :  The Call of  the Wild , édit. Mc Millan of Canada, Toronto, 1910 (1ère édition canadienne illustrée. La 1ère édition date de 1903).

Ces romans, dont le plus célèbre est, bien sûr,  Croc-blanc , sont le résultat de son plutôt court séjour dans le Klondyke lors de la Ruée vers l’Or.

Pour la comparaison avec les romans animaliers de James Oliver Curwood, voir mon Bloc-notes 2019London, Curwood et la psychologie canine.


N° 0727  Jack London :  The People of the Abyss , with many illustrations from photographs, édit. George N. Morang and Cy, Toronto, 1903. (Toile bleue dorée, frontispice, 9 plates, plus de 60 photos. C’est la première édition canadienne, très rare : 500 exemplaires seulement ont paru. L’américaine a paru la même année chez Macmillan à New-York (rare aussi : 3982 exemplaires seulement).

Ce livre est une véritable étude sociologique. Mais une étude pleine de vie parce que London s’est procuré de vieux habits troués, a joué au marin américain perdu et a vécu avec les miséreux et les SDF de l’époque. Remarquable aussi le travail photographique réalisé par Jack London. Mon exemplaire du People of the Abyss comporte un très grand nombre de photographies (69, dont 9 pleine page) dont la plupart ont été prises par London lui-même. Elles illustrent remarquablement son texte. Mais il est vrai que nous sommes aujourd’hui tellement habitués à voir des SDF dormir dans les rues de nos grandes villes (un siècle plus tard!) que ces photos ne nous choquent que modérément. Mais certaines réflexions de Jack London restent toujours valables. Plus de 100 ans plus tard : « La civilisation a multiplié par cent le pouvoir productif de l’homme, et pour des raisons de mismanagement les hommes de cette civilisation ont une vie pire que des bêtes, ont moins à manger et à se vêtir pour se protéger des éléments que le sauvage Inuit qui vit dans les froids les plus rigoureux, et qui vit, aujourd’hui encore, comme il vivait il y a dix mille ans à l’âge de pierre ».


N° 1230 Jack London :  The Sea Wolf , édit. The Mac Millan Cy of Canada, Toronto, 1910, 1ère édition canadienne, la 1ère édition américaine datant de 1904 (Ill. W.J. Aylward. En fait cela correspond à la 11ème édition US. La première US date de 1904, la 1ère canadienne également.)

Il est étonnant qu’alors que London entre dans la période de sa vie (de 1905 à 1907) où il consacrera le plus clair de son temps à l’action politique de gauche, il ait créé un personnage comme ce Wolf Larsen et que tout laisse à penser qu’il l’admire. Ou qu’au moins il éveille sa sympathie. Or ce Wolf Larsen, capitaine du Ghost, corps athlétique, d’une incroyable force physique, volonté de fer, tyrannise ses matelots et commande aux éléments. Mais c’est aussi une intelligence tranchante, philosophe, capable de répondre à tous les arguments que lui opposent ses deux otages hautement cultivés, Maud Brewster et Humphrey van Weyden. C’est l’individualiste total. London a créé un  surhomme nietzschéen, disent ses adversaires. Pas du tout, dira London plus tard (en 1915) : c’est, tout au contraire, une attaque de la philosophie du Surhomme. Et Foner est de cet avis.


N° 1232 Jack London :  South Sea Tales , édit. Mills & Boon, Londres, 1912 (1ère édition anglaise. 1ère édition US date de 1911).

N° 3738 Jack London :  A Son of the Sun , édit. Doubleday, Page & Cy, Garden City, New York, 1912. Edition ancienne (la première édition date de 1911). Page de couverture illustrée.

Histoires polynésiennes


N° 1128 Jack London :  War of the Classes , édit. The Macmillan Cy, New-York, 1905

On y trouve entre autres :  The Class Struggle ,  The Tramp ,  The Scab  et  How I became a Socialist 

En 1903 London avait déjà publié un article important,  The Class Struggle , (la Lutte des Classes), qui défend plusieurs idées : d’abord que, contrairement à ce que prétendent les défenseurs du capitalisme américain, la lutte des classes est une réalité, que les travailleurs doivent créer leurs propres partis politiques et prendre le pouvoir, que l’action syndicale doit être couplée avec une idéologie politique correcte et qu’il ne doit pas y avoir divorce entre action syndicale et action politique. Comme on le voit London a cessé d’être un amateur en politique. En 1904 il publie  The Scab  qui explique pourquoi, puisqu’il y a lutte des classes, celui qui accepte de remplacer un autre travailleur pour un salaire inférieur, est un traître à sa classe. Le scab est un briseur de grève.  How I became a Socialist  est un article paru dans le journal du Parti socialiste,  The Comrade , en 1903. Il commence par dire qu’au moment où a eu lieu sa conversion, une conversion brutale, subite, il était un individualiste forcené, fier de sa force, de sa bonne santé, une brute blonde, sans pitié pour les faibles, les malades, les vieux, les handicapés, les accidentés (c’est le destin, pensait-il). « En résumé », écrit-il, « mon joyeux individualisme était dominé par l’éthique bourgeoise orthodoxe. Je lisais les journaux bourgeois, écoutais les prédicateurs bourgeois et applaudissais aux platitudes sonores des politiciens bourgeois...». Et puis, il a voyagé à travers l’Amérique, dit-il, a vécu la vie de « tramp », et découvert les centres industriels de l’Est. Il se rend compte que les hommes n’y  valent « pas plus qu’une patate », continuellement à le recherche de travail, payé au prix qu’ils valent, c. à d. pas grand-chose. Et puis tout à coup il voit la vie sous un angle complètement différent.Et pour le comprendre il lui avait fallu courir jusqu’en Californie et puis ouvrir les livres. Et apprendre. « Mais rien de ce que j’ai lu ne m’a jamais affecté aussi profondément et avec une telle evidence », dit-il encore, « que ce jour où j’ai vu pour la première fois les murs de ce puits social monter autour de moi et que je me sentais glisser et tomber tout en bas, en bas, dans l’équarrissage du fond ».


N° 1228 Jack London :  The Iron Heel , édit. The Macmillan Cy of Canada, Toronto, 1910 (1ère édition canadienne, la 1ère édition US date de 1907.)

 Le Talon de Fer  c’est l’oligarchie capitaliste qui n’acceptera jamais de céder le pouvoir aux masses de travailleurs même si elles obtenaient la majorité électorale. C’est l’idée de base du roman. En faisant la tournée des universités avec un certain nombre de leaders et d’intellectuels socialistes London est frappé par la naïveté de la majorité d’entre eux. Le roman est donc en partie didactique : il montre la réalité du pouvoir et la façon dont les grandes corporations contrôlent la justice et la presse, et même les églises chrétiennes. Jack London ne croit qu’à la force, à la Révolution, pour briser l’étau du talon de fer. Ces convictions il va les conserver jusqu’à la fin de sa vie. Il n’espère rien de la démocratie. Et il se moque des apôtres du compromis. Et il analyse avec beaucoup de perspicacité la Middle Class, le ventre mou, et prédit aux petits entrepreneurs et aux fermiers qu’ils seront mangés par les grands trusts.

 Le Talon de Fer  est une bombe et c’est en même temps une oeuvre littéraire achevée


N° 1225 Jack London :  Martin Eden , édit. Review of Reviews Cy, New-York, 1915 (la première édition est de 1909).

Martin Eden est un simple marin qui a sauvé la vie d’un jeune bourgeois, est reçu dans sa famille, tombe amoureux de la fille de la maison et avec son aide cherche à s’élever au-dessus de son milieu, s’auto-éduquer, et devenir écrivain. C’est donc en grande partie le portrait de Jack London lui-même et des efforts surhumains que lui-même a dû accomplir pour être capable un jour de s’adresser à une assemblée d’universitaires et de devenir un écrivain reconnu. Martin Eden est un roman de la maturité, dit Foner. Et il a certainement raison. Ce roman fait partie des trois ou quatre chefs d’oeuvre incontestables de l’écrivain. Pour Francis Lacassin Jack London a voulu, par ce livre, « dénoncer les préjugés de la bourgeoisie et ses idées reçues : tout homme ne peut réussir que s’il accepte de conformer sa personnalité et ses efforts à un moule érigé par les convenances et la tradition ». Et Lacassin ajoute : « En dénonçant ces préjugés Martin Eden demeure très actuel, car ils le sont demeurés eux aussi ». Le roman a été fortement attaqué et considéré comme une apologie de l’individualisme. Ce contre quoi Jack London a toujours protesté violemment. Ce roman démontre justement que l’individualisme conduit à l’échec, dit-il.


N° 2095 Jack London :  The Dream of Debs ,  a story of industrial revolt , édit. Charles H. Kerr & Company, Cooperative, Chicago, s. d., probablement 1909

Cette nouvelle a d’abord paru dans une revue socialiste en 1909 puis publiée dans un petit fascicule avec une superbe image de Debs en couverture. C’est l’histoire d’une grève nationale organisée par le syndicat radical et qui réussit en arrivant à affamer les capitalistes. Beau rêve en effet. Le fils d’Alsaciens, Eugène Victor Debs était devenu Président du Parti socialiste américain et en avait fait un parti nettement plus radical, tout en engageant la lutte sur le plan politique (il va se présenter trois fois aux élections présidentielles).


N° 1579 Jack London :  The Night-Born , édit. Bell and Cockburn, Toronto, 1913

On y trouve la nouvelle  The Mexican , publiée dans une collection de nouvelles un an plus tôt et dont le héros, le boxeur Felipe Rivera, est un militant de la Révolution mexicaine. (Malheureusement, bien plus tard, Jack London ruine sa réputation en approuvant l’intervention américaine au Mexique de 1914 et l’écrasement de la Révolution qu’il avait saluée auparavant)


N° 1226 Jack London :  The Star Rover , édit. The Macmillan Cy, New-York/Collier-Macmillan Ltd. Londres, 1963. 

Ce texte est basé sur le texte original de la première édition de 1915 et contient une courte introduction autobiographique de Jack London, un commentaire sur la transmigration chez London par un certain Gardner Murphy, Directeur de Recherches à la Fondation Menninger (?) ainsi qu’une bibliographie détaillée des oeuvres de Jack London.

N° 1121 Jack London :  The Jacket (The Star Rover) , édit. Mills and Boon Ltd., Londres, 1915 (1ère édition anglaise, publication simultanée aux Etats-Unis sous le titre  Star Rover ).

Francis Lacassin a raconté dans ses  Mémoires  comment il a trouvé (en 1968, chez un bouquiniste de San Francisco) le livre du codétenu qui a écrit l’histoire véridique de ce prisonnier persécuté et torturé à tort, et qui va d’ailleurs finir par mourir en prison. Lacassin raconte l’histoire de ces deux prisonniers, Ed. Morrel et Jacob Oppenheimer dans l’introduction de l’édition 10/18 du  Vagabond des Etoiles . Et la reprend encore dans ses  Passagers clandestins  (Voir Liste de la Littérature d’aventures : N° 3665 Francis Lacassin :  Mémoires - Sur les chemins qui marchent , Edit. du Rocher, 2006 et N° 3412 Francis Lacassin :  Passagers clandestins , édit. Julliard, 1993). On comprend la colère de London car ce qui se passe dans les prisons américaines à cette époque est terrible. D’abord l’usage de la camisole de force : Morrel et Oppenheimer en décrivent tous les deux les effets : serrés à mort par les gardiens ils subissent la torture de l’étouffement et sont rongés par leurs « excrétions naturelles ». Or Oppenheimer y est resté confiné pendant 110 heures d’affilée ! Ensuite si jamais un prisonnier, excédé par la brutalité des gardiens, les agresse il est condamné automatiquement à mort (ce qui arrive à Oppenheimer qui est pendu). En tout cas le roman de Jack London a eu pour effet de faire modifier la législation californienne et les règlements en usage dans ces prisons (dont la fameuse San Quentin). Et si on considère que l’un des prisonniers, Jake Oppenheimer, est un simple anarchiste emprisonné d’abord pour simple vagabondage, et que l’autre, Ed. Morrel, a été arrêté parce qu’il avait été soupçonné d’appartenir à un groupe de rebelles armés qui s’attaquait à « la Pieuvre », c. à d. le trust des Chemins de fer californiens, le roman de Jack London est une fois de plus une attaque de la « ploutocratie ». 

Mais le Vagabond des Etoiles a bien d’autres mérites. Une fois de plus c’est le conteur qui nous charme, grâce aux multiples réincarnations rêvées par le pauvre prisonnier dont l’esprit s’échappe des murs de son cachot.Et puis il comporte une nouvelle leçon de vie : l’esprit permet de vaincre les pires souffrances infligées au corps. Quand Jack London envoie son manuscrit à l’éditeur il écrit : « La clé du livre est : le triomphe de l’esprit ». Merveilleux Jack London : générosité, intelligence, imagination, force et incroyable énergie vitale, on trouve tout cela dans  le Vagabond des Etoiles  !



Traductions françaises

N° 1221 Jack London :  Œuvres, tome I : Histoires de bêtes  ( Croc Blanc ,  L’appel de la forêt ,  Michaël, chien de cirque ), préface de Jean Dutourd, traductions de Mme de Galard, Paul Gruyer et Louis Postif, Gallimard/Hachette, 1965 (Cartonnage illustré de l’éditeur)

N° 1223 Jack London :  Œuvres, tome II : Romans du grand Nord  ( Fille des neiges ,  Bellew-la-Fumée ,  Bellew et le Courtaud ), préface de Jacques Perret, traduction de Louis Postif, Gallimard/Hachette, 1965 (Cartonnage illustré de l’éditeur)

N° 1224, Jack London :  Œuvres, tome IV : Histoires de mer  ( Le Loup des Mers ,  Les Mutinés de l’Elseneur ), traductions de Paul Gruyer et Louis Postif, Gallimard/Hachette, 1966 (Cartonnage illustré de l’éditeur)

N° 1222 Jack London :  Oeuvres, tome V , contenant :  Le Vagabond des Etoiles ,  La Peste écarlate  et  L’Amour de la Vie , avec une préface d’André Dhôtel, traductions de Paul Gruyer, Louis Postif et Paul Wenz, Gallimard/Hachette, 1968. (Cartonnage illustré de l’éditeur)  


N° 0726 Jack London :  Le jeu du Ring , traduction de Paul Gruyer et Louis Postif, édit. G.Crès, Paris, 1928, (relié demi-cuir vert, 4 dorures, tirage sur vélin du Mérail), ex. numéroté (531).

Titre original :  The Game .


N° 1217 Jack London :  Les vagabonds du rail , traduction Louis Postif, préface de Francis Lacassin ( une épopée de la faim ), édit. Union Générale d’Editions/ 10/18, 1973

N° 1220 Jack London :  Avant Adam (Les demi-hommes) , traduction Louis Postif, préface de Francis Lacassin ( Un défi à la Bible ), édit. Union Générale d’Editions/10/18, 1974

N° 1216 Jack London :  Le Talon de Fer , traduction de Louis Postif, avec introduction de Francis Lacassin (un classique de la révolte) et la lettre-préface de Léon Trotsky de 1937, Union générale de l’édition/10/18, 1975.

N° 1218 Jack London :  Martin Eden , traduction de Claude Cendrée, préface de Francis Lacassin (Jack London n’était pas Martin Eden, mais il le devint), édit. Union Générale d’Editions/10/18, 1974.

N° 1219 Jack London : Le fils du soleil, traduction Louis Postif, préface ( un aventurier amateur ) et bibliographie de Francis Lacassin, Union générale d’éditions/10/18, 1978

N° 1213-14 Jack London :  Le Vagabond des Etoiles , traduction de Paul Gruyer et Louis Postif, revue et complétée par Louis Postif, introduction de Francis Lacassin, préface d’Ed. Morrell, illustrations de Virgil Finlay, suivis de documents présentés par Francis Lacassin, édit. Union Générale d’Editions/10/18, 1976. 

La préface de Francis Lacassin est intitulée :  Dans les coulisses des Etoiles ou la genèse du Vagabond . L’autre préface est d’Ed. Morrell, l’ancien prisonnier source du roman. Le livre contient aussi toute une série de documents réunis par Lacassin sur Morrell (avec des extraits de son autobiographie) et sur l’autre prisonnier, condamné à mort, Jake Oppenheimer.

Toutes ces publications de l’œuvre complète de Jack London en français dans les petits livres de l’édition 10/18 sont extrêmement précieuses à cause de l’énorme travail d’érudition réalisé par Francis Lacassin.  


London photographe


N° 4103 Jeanne Campbell Reesman, Sara S. Hodson, Philip Adam:  Jack London, photographe , traduction Joseph Antoine, Phébus, 2011

C’est seulement tout récemment, dans un livre paru en 2010 aux Etats-Unis et en 2011 en France, que l’on rend enfin hommage à cet autre aspect de son travail. Le livre est le résultat de dix années de recherches. Jeanne Campbell er Sara Hudson étaient conservateurs des manuscrits à la Bibliothèque Huntington en Californie. Or c’est là que dormaient 12000 clichés contenus dans des albums de Jack London (pris entre 1900 et 1916) ! Et la plupart des négatifs étaient conservés au fort de Sonoma Barracks par les California State Parks. Les deux conservateurs ont commencé leur travail de recherche dès 2001, puis se sont associés au photographe Philip Adam qui avait déjà réalisé, lors d’une expo organisée pour le centième anniversaire du grand tremblement de terre de San Francisco, de remarquables tirages de photos prises par London à cette occasion.

Le livre qui en a résulté est superbe.On y parle d’abord de ses appareils et de sa formation, puis on commence à montrer des photos de lui et de sa deuxième femme Charmian Kittredge à qui on doit la conservation de ces photos puisque c’est elle qui a pris la précaution de confier à la Bibliothèque Huntington les albums et les dossiers de son mari et qui a glissé les photos dans des dizaines d’albums en y apposant les légendes copiées des notes inscrites sur le dos des photographies. 

Le premier grand reportage de London était celui du  Peuple des Abysses  qui date de 1903. On en a déjà parlé.

Et puis il y a ses reportages de l’époque de la guerre russo-japonaise (1904). Car, vers la fin de la guerre, il a réussi à couvrir la bataille finale sur le fleuve Yalu en Mandchourie et qu’ainsi il est devenu le plus célèbre des correspondants de guerre grâce aux centaines de photos accompagnées de dizaines de dépêches qu’il a envoyées au San Francisco Examiner. Mais Jack London a aussi profité de son séjour pour photographier les Coréens, la plupart jetés sur la route par la guerre. Et quand on regarde ces photos en détail on voit bien que London n’est pas un simple technicien photographe mais un homme qui est d’abord intéressé par ce qu’il y a d’humain dans les personnages qu’il fixe toujours de très près avec son objectif. 

En 1906 c’est le tremblement de terre de San Francisco qu’il photographie. Peu de portraits. Les ruines partout. Moins intéressant.

Et puis en 1907/08 c’est la croisière avec le fameux Snark. Hawaï d’abord, puis les Marquises et Samoa où il fait le portrait d’indigènes toujours avec beaucoup de respect, préservant la dignité des hommes même quand ils sont presque complètement nus. Aux Îles Salomon Charmian se fait photographier avec un groupe de femmes nues, ce qui a créé quelques remous en Californie.nous apprennent les auteurs du livre. 

Le dernier reportage de Jack London est celui de la révolution mexicaine et de l’intervention américaine à Veracruz (1914). On sait que les déclarations de Jack London à ce sujet n’ont rien ajouté à la gloire du vieux socialiste. Il n’empêche que lorsqu’on regarde les photos prises on ne peut que constater que c’est toujours avec beaucoup de sympathie qu’il regarde les victimes, et en particulier les prisonniers de Huerta, condamnés à mort et incarcérés dans la geôle inhumaine de San Juan de Ulua à Veracruz.De toute façon ce fut son dernier reportage. Affreusement malade, souffrant d’une aggravation de son alcoolisme, de sa maladie rénale et de dysenterie, il rentre à son ranch de Californie. Il meurt deux ans plus tard.