Voyage autour
de ma Bibliothèque

Liste 65 : Histoire européenne (antérieure à 1900)

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Allemagne

N° 3008 Otto Bremer :  Ethnographie der Germanischen Stämme , avec 6 cartes, Karl J. Tübner, Strasbourg, 1900 (reliure demi-cuir d’origine)

Etude détaillée de l’origine et de l’histoire des différentes tribus germaniques


N° 2806 et 2807 Bruno Krüger et alia :  Die Germanen , deux volumes, Akademie-Verlag Berlin, 1976/1983 (reliure cartonnée avec dust jacket)

Introduction de Bruno Krüger qui a dirigé le collectif d’auteurs. Tome 1 :  Des débuts jusqu’au IIème siècle après J.-C.  (avec 62 tableaux, 133 illustrations et 3 cartes), Tome 2 :  Les Tribus et alliances entre tribus depuis le IIIème siècle jusqu’à la formation de la prépondérance politique des Francs  (avec 68 tableaux et 192 illustrations)


N° 2875 Maurice Pianzola :  Thomas Münzer ou la Guerre des Paysans , Ludd, Paris, 1997

La terrible guerre des paysans a démarré en Souabe en novembre 1524, dévasté la Forêt Noire, l’Alsace, le Palatinat, Mayence et la Franconie, entraîné le pillage d’innombrables châteaux et couvents et a fini avec le massacre de 100 000 paysans dont au moins 20 000 en Alsace. La principale cause de l’insurrection ce sont les attaques de Luther contre le Pape et l’Empereur, aurait dit Erasme ; pourtant Luther l’a impitoyablement condamnée et appelé Thomas Münzer, le tribun exceptionnel qui les menait, un Satan assoiffé de sang.


N° 3281 Friedrich Paulig :  Geschichte der Befreiungskriege, ein Beitrag preussischer Geschichte der Jahre 1805-1816 , Friedrich Paulig, Frankfurt-an-der-Oder, 1865 (Reliure d'époque. 3ème édition)

Intéressant car il montre l'histoire de la fin de l'Empire germanique et la montée en puissance de la Prusse et la responsabilité de Napoléon dans l'histoire des deux siècles à venir ! Au Lycée, quand on étudiait l’histoire des guerres napoléoniennes et qu’on nous parlait de première, deuxième, troisième coalitions, etc. on avait toujours l’impression que toute l’Europe s’était liguée contre nous et que notre bon Empereur n’a fait que répondre continuellement à la vicieuse agression extérieure de toutes les monarchies européennes. Il est bon de se placer pour une fois de l’autre côté et de suivre la même histoire contée par un Prussien. On s’aperçoit bien vite que la perspective est bien différente, que les guerres napoléoniennes s’appellent systématiquement guerres de libération, qu’une véritable haine se développe contre les Français et qu’apparaît un terme qui était totalement inconnu auparavant, celui de « Erbfeind », l’ennemi héréditaire !


N° 2782 Ricarda Huch :  1848. Die Revolution des 19ten Jahrhundert in Deutschland , Atlantis Verlag, Zurich, 1944 (pleine toile éditeur)

La romancière et historienne Ricarda Huch y analyse en détail les hommes et les idées qui ont remué l’Allemagne au milieu du XIXème siècle.Ricarda Huch n’est pas seulement une romancière mais c’est aussi une des premières femmes allemandes à étudier l’histoire et la philosophie à l’Université de Zurich (vers les années 1880-90). A côté de son oeuvre littéraire elle a ainsi écrit de nombreux ouvrages historiques, sur Luther, sur la guerre de trente ans, etc. Son très gros ouvrage sur les événements de 1848 en Allemagne n’est pas facile à lire car au lieu de raconter l’histoire d’une manière linéaire elle présente l’un après l’autre tous les personnages qui y ont joué un rôle. Il n’empêche, elle montre bien comment on est arrivé à l’échec et quelle a été la responsabilité de chacun.

Quelle année mémorable que cette année 1848 ! Cela commence avec la Révolution de février en France. C’est également l’année où Karl Marx et Friedrich Engels rédigent à Bruxelles  le Manifeste Communiste . Et puis c’est la Révolution en Allemagne. Cela fermentait depuis un moment. Des clubs fleurissaient un peu partout. Les démocrates des différents pays allemands se rencontraient et discutaient.Quoi qu’il en soit voici donc qu’éclatent partout des émeutes. En pays de Bade on réclame la réunion d’une assemblée allemande. Et c’est à Berlin que la révolution gronde : barricades, l’armée lancée contre les Berlinois, 200 morts ! Or, en Prusse règne l’absolutisme total. Mais après les 200 morts le roi a peur. Il nomme comme ministres des représentants de la bourgeoisie rhénane. Et semble céder sur tout.Ricarda Huch n’explique pas exactement comment la grande assemblée allemande, que l’on nomme encore assemblée impériale, est convoquée, qui la convoque, comment ses représentants sont élus, ni quel est son rôle. En tout cas les événements se précipitent : dès le 31 mars est réunie une assemblée préparatoire et l’assemblée proprement dite composée de 500 représentants s’ouvre à Francfort (une des dernières villes libres) le 15 mai 1848. Et l’assemblée décide immédiatement de se faire constituante.

Ce serait trop long de raconter toute l’histoire. Disons d’abord qu’il y a deux grands partis : monarchistes - bourgeoisie contre démocrates – républicains et que la gauche est minoritaire. Ensuite il y a la question de l’Autriche : la faire entrer dans l’Empire allemand ou non, elle qui contient tellement de non-Allemands, de Slaves. Finalement ce sont ceux qui sont contre qui gagnent.

Et voilà qu’à la fin du mois de mars 1849 290 délégués votent pour choisir Frédéric-Guillaume IV comme Empereur héréditaire des Allemands. 248 délégués s’abstiennent parce que les autres se sont engagés qu’en tout état de cause la constitution votée en octobre 48 serait intangible. Mais on avait compté sans les Hohenzollern. Déjà Frédéric-Guillaume III n’était rien d’autre qu’un pauvre autocrate faible aussi bien de coeur que d’intelligence. Frédéric-Guillaume IV était pire. Il va d’ailleurs être atteint d’aliénation mentale en 1857 Il considère la couronne offerte par une assemblée démocratique de saleté qu’il aurait honte de ramasser. 

C’est le 21 avril 1849 que Frédéric-Guillaume IV déclare solennellement qu’il refuse la couronne impériale ainsi que la nouvelle constitution. La droite est humiliée, la gauche est en colère, mais dans sa majorité refuse la révolution populaire.L’échec de 1848 est un grand traumatisme pour les Allemands. L’Allemagne va chercher la solution dans la puissance militaire. L’Allemagne va se prussifier. C’est la Prusse qui va faire l’Allemagne. Par la guerre si possible. La catastrophe de 1870 est prévisible. Prévisible aussi que la Prusse qui n’a toujours pas digéré l’humiliation napoléonienne, ni le fait qu’elle n’a pas pu se venger de la France en 1814, ne raterait pas la prochaine occasion. Je pense même que Bismarck n’avait qu’un intérêt médiocre pour l’Alsace. C’est un pur acte de vengeance qui va être à l’origine des indicibles malheurs qui vont suivre tant pour l’Alsace que pour l’Europe toute entière.

Pour la Révolution de 1848 en Allemagne on pourra se reporter à mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 3 : Quelques éléments d'Histoire alsacienne.


N° 1902 Ismar Elbogen :  Geschichte der Juden in Deutschland , Erich Lichtenstein, Berlin, 1935

Les histoires du peuple juif après la dispersion sont nombreuses et volumineuses (la première et la plus fameuse étant celle de l’Allemand Heinrich Graetz parue dans la deuxième moitié du XIXème siècle). Celle d’Elbogen a l’avantage d’être concise et d’être circonscrite à une entité géographique bien déterminée, l’Allemagne. Elle permet ainsi de bien montrer qu’il n’y a pas de solution de continuité entre l’antisémitisme d’hier et celui d’aujourd’hui et de mettre en évidence les aspects moyenâgeux, irrationnels et mythiques qui le caractérisent.

Résumons : tout commence avec les Croisades. En 1096. Lorsqu’arrivent des troupes sans chefs, complètement fanatisées, que les massacres commencent : C’est d’abord Metz puis Trèves, puis Spire, mais l’évêque intervient. Puis c’est la ruée : Worms (800 morts), Mayence (1100 morts), Cologne (300 morts), etc. Et cela continue en Franconie et en Bavière.Un élément nouveau apparaît au XIIème siècle qui complique encore la situation : les couvents qui étaient les grands prêteurs se voient retirer ce droit. Qui passe aux juifs. Ce qui ne les rend évidemment pas plus populaires. En même temps l’Eglise veut qu’ils vivent séparés des chrétiens. D’abord dans les régions de christianisation récente (Nord et Est de l’Allemagne), pour protéger les nouveaux convertis de leur prosélytisme éventuel. Puis le ghetto est imposé à tous, partout entouré de murs. Le concile de Latran de 1215 leur impose le costume distinctif.Au XIIIème siècle apparaissent les accusations de sacrilèges d’hosties. Au XIVème siècle les mouvements anti-juifs s’étendent à la paysannerie. C’est la propagation de la peste. On les accuse d’empoisonner les puits.Il faut attendre le XVIIIème siècle pour voir intervenir un véritable changement. Moses Mendelsoh, l’émancipation par la Révolution française, etc. Avant d’arriver aux théories racistes et au nazisme. Ce qui est encore une autre histoire…

Pour l'Histoire des Juifs en Allemagne voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : Antisémitisme et identité juive.




Celtes


N° 1867 Françoise Le Roux et Christian J. Guyonvarc’h :  La Civilisation celtique , Oust-France, Rennes, 1990

Françoise Le Roux est spécialiste de l’histoire des religions, Christian Guyonvarc’h est Professeur de celtique à l’Université de Rennes 2. Il est aussi spécialiste de l’étude des textes irlandais médiévaux.


Espagne 

N° 1894 Jean Descola :  Histoire d’Espagne , Fayard, 1979 (relié toile)

N° 2532 Henri Terrace :  Islam d'Espagne, une rencontre de l'Orient et de l'Occident , Plon, 1958

Henri Terrace a été Professeur d'archéologie musulmane à l'Université d'Alger, Directeur à l'Institut des Hautes Etudes Marocaines et a travaillé pour les Monuments historiques au Maroc. Il est aussi l'auteur d'une Histoire du Maroc.

N° 2533E. Lévi-Provençal :  La Civilisation arabe en Espagne , vue générale, Institut français d’Archéologie du Caire, Le Caire, 1938

E. Lévi-Provençal, grand spécialiste de la civilisation maure en Espagne. Cours fait à la Société Royale de Géographie au Caire sous les auspices de la Faculté de Lettres de l'Université Egyptienne.

N° 3271 à 3273 Evariste Lévi-Provençal :  Histoire de l'Espagne Musulmane , trois tomes, G. P. Maisonneuve, Paris/E. G. Brill, Leiden, 1950 (Nouvelle édition revue et augmentée avec 32 hors-textes. Reliure simili bleu marine)

Ouvrage essentiel. Tome 1 :  La Conquête et l'Emirat hispano-umayade (790-912) , Tome 2 :  Le Califat Umayade de Cordoue ,  Tome 3 :  Le Siècle du Califat de Cordoue 

  

La symbiose entre les trois cultures et les trois religions à laquelle Carlos Fuentes a rêvé (voir N° 0916 Carlos Fuentes :  Terra Nostra , édit. Gallimard, Paris, 1979, liste 18) ne s’est pas faite. L’une d’elles a expulsé les deux autres. Et pourtant les choses ne sont pas aussi simples. La civilisation musulmane d’Occident, comme l’appelle le grand érudit Lévi-Provençala été un tel sommet sous les Omeyyades qui ont fait de Cordoue la continuatrice de Damas, que l’on ne peut simplement tirer un trait par-dessus. Quoi qu’on fasse, l’Alhambra et la Giralda, tour jumelle de la Tour Hassan de Rabat, sont toujours là pour témoigner de la splendeur du passé. Les juifs sépharades ont envahi le monde et emporté avec eux des pans entiers de cette culture. La langue espagnole (voir N° 2580 William J. Entwistle :  The Spanish Language , édit. Faber & Faber, Londres, 1948, liste 58) en porte les traces. Rien ne pourra effacer le fait que le grand philosophe et médecin juif Maïmonide (voir N° 1673 Louis-Germain Lévy :  Maïmonide , libr. Félix Alcan, Paris, 1911, liste 49) est né à Cordoue (en 1135), même s’il a dû émigrer plus tard à cause du fanatisme des Almohades. Rien ne pourra effacer le fait que le plus grand des philosophes arabes « de la libre pensée » (comme le dit Renan), Averroès, celui qui nous a fait redécouvrir Aristote (voir N° 1674 Ernest Renan :  Averroès et l’Averroïsme , édit. Calman-Lévy, Paris, 1882, liste 49), est né à Cordoue (en 1126), y a vécu ainsi qu’à Séville, même s’il est plus tard tombé en disgrâce et est mort au Maroc (en 1198). Il n’est pas possible qu’une telle civilisation n’ait pas laissé de traces dans l’âme espagnole. C’est l’opinion de Lévy-Provençal. Et c’est celle de Sanchez-Albornoz, recteur de l’Université de Madrid avant la guerre civile, qu’il cite : « La culture hispano-mauresque revendique pour elle une place décisive dans la formation de la philosophie, de la science, de la poésie, de toute la culture de l’Europe chrétienne. » « Plusieurs siècles avant que la Renaissance fasse jaillir à nouveau des sources à demi-taries, le fleuve de civilisation qui s’épanchait à Cordoue conservait et transmettait au monde nouveau l’essence de la pensée antique ».

  

N° 3085 Cecil Roth :  A History of the Marranos , The Jewish Publication Society of America, Philadelphia, 1941

Les juifs étaient nombreux et influents dans la péninsule ibérique depuis les temps romains. Ils se targuaient même de descendre de l’aristocratie de Jérusalem. L’invasion arabe de 711 ne les gêne pas trop.Les nouveaux arrivants sont plus tolérants que les rois wisigoths qui avaient déjà commencé à les soumettre aux conversions forcées. Le Caliphat de Cordoue correspond à leur âge d’or.C’est en 1148, quand arrivent les Almohades, des berbères déjà intégristes qui cassent les instruments de musique et les jarres de vin, et à Marrakech insultent la soeur du souverain almoravide qui se promène à visage découvert, c’est alors que les juifs commencent à fuir vers le nord pour se réfugier auprès des rois chrétiens et qu’en terre d’Islam on voit les premiers crypto-juifs.La Reconquista est d’abord dangereuse pour les juifs, surtout ceux qui vivent dans les royaumes islamiques. Comment faire la différence entre un juif et un musulman ? Et dans le nord, dans les bagarres pour le trône de Navarre les juifs font un mauvais calcul en soutenant financièrement le perdant (Pierre le Cruel). On ne leur pardonne pas. Les massacres commencent. Le baptême en masse devient la seule solution. En Aragon et Castille on estime qu’ils étaient 200000 à embrasser la religion catholique à la suite des massacres. Des moines parcourent l’Espagne et entraînent encore 35000 conversions. Certains de ces « conversos » reviennent au judaïsme une fois le calme revenu. D’autres deviennent des chrétiens sincères. La majorité reste très probablement chrétienne dans son attitude extérieure, juive à l’intérieur du cercle familial. Voilà donc ces fameux Marranos (ce qui veut dire cochon en espagnol) qui vont jouer un rôle extraordinaire pendant plusieurs siècles. Ils transmettent leur foi à leurs enfants. Mais sur le plan social leur conversion les libère de toutes les entraves. Et ils vont avoir un essor économique, socialet même politique fulgurant.

Mais bientôt c’est le ciel qui va leur tomber dessus. Je veux dire l’Inquisition. Car voilà ce qu’ils n’avaient certainement pas prévu : en tant que juifs ils n’avaient en quelque sorte rien à faire avec l’Eglise. En tant que baptisés s’ils revenaient à la foi juive ou s’ils continuaient à la pratiquer en sous-mains, ils étaient hérétiques et procédaient de l’Inquisition ! Massacres, conversions forcées, et maintenant Inquisition ! 

Les Marranes avaient occupé les places les plus hautes dans la société espagnole. Au Portugal tout l’export était entre leurs mains. Ils avaient plus ou moins le monopole du commerce. Ils étaient économistes, médecins, etc. C’est dire que ceux qui ont réussi à émigrer malgré les interdictions ont occupé également des places éminentes dans le monde. Leur émigration les a d’abord amenés à Salonique, à Ferrara en Italie et puis à Venise.En France ils s’installent à Bordeaux et à Nantes. Ils y sont restés « crypto » puisqu’en France les juifs étaient toujours interdits. Ce n’est qu’à partir de 1730 qu’ils peuvent se déclarer à nouveau juifs. Ils essaiment à Toulouse, Montpellier, Lyon, La Rochelle, Nantes, Rouen où ils ont quelques problèmes. Ils se sont installés à Hambourg à la fin du XVIème siècle. A Anvers ils sont arrivés en 1512. Mais dès l’indépendance des Provinces Unies ils vont partir pour Amsterdam. Ils se font d’abord interpeller comme catholiques dans un pays qui a officiellement adopté le protestantisme, mais quand ils prouvent qu’en réalité ils sont juifs, il n’y a plus de problème. Au contraire juifs et protestants même business…Ils prennent une part prépondérante dans l’expansion économique et coloniale hollandaise. Ils forment la base de la communauté juive d’Amsterdam qui a été enrichie ultérieurement des apports allemands et polonais. Enfin ils arrivent à Londres, une ville jalouse de l’activité d’Amsterdam et à Bristol. Ils y trouvent un terrain relativement favorable sur le plan religieux. Le puritanisme de la fin du XVIIème siècle prêche le retour à la Bible et surtout à l’Ancien Testament, l’adoption du Sabbat et exprime une certaine sympathie pour les juifs qui est partagée par Cromwell.

A propos de l'Histoire de l'Espagne, des marranes et des morisques, voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : Antisémitisme et identité juive.


N° 4112 à 4114 Henri-Charles Lea :  Histoire de l'Inquisition au Moyen-Âge , trois tomes, Alcide Picard, Paris, 1900 (Reliure percaline bordeaux de l'éditeur, ornée. Photo de l'auteur dans chaque volume).

Considéré comme le meilleur ouvrage sur le sujet. Traduit par Salomon Reinach, Membre de l'Institut. Cette grande étude (trois volumes) a paru à New-York en 1888. Lea avait fondé une grande librairie à Philadelphie (Libr. Lea), devenue Maison d'Edition. Il y avait réuni un ensemble impressionnant de documents sur son sujet et l'a étudié de manière purement scientifique. Introduction historique de Paul Fredericq.


N° 1893 Rodrigo de Zayas :  Les Morisques et le racisme d’Etat , La Différence, 1992 (relié toile)

Les musulmans sont les autres persécutés de l’Espagne. Rodrigo de Zayas est un historien qui s’est passionné pour ce sujet et qui a eu la chance de pouvoir acquérir dans une vente aux enchères tout un paquet de documents qu’un collectionneur, un nommé Holland, avait réussi à rassembler. Lors de la capitulation de Grenade on avait garanti aux vaincus, par écrit, la conservation de leurs chevaux, de leurs armes blanches, de leurs coutumes, de leur religion et de leur système juridique. C’était en 1492. Dès 1499 quand l’archevêque de Tolède obtient la main mise sur Grenade, les conversions forcées commencent. Les bibliothèques sont détruites. Charles-Quint décrète que tous les musulmans doivent être baptisés, doivent changer leurs mosquées en églises, baptiser leurs enfants et observer la foi chrétienne. Et voilà : comme les Marranes ils vont dépendre à partir de maintenant de la Sainte Inquisition ! Dès cette époque l’expulsion est considérée comme une alternative. Les textes de la collection Holland le prouvent. Mais l’argent et l’intérêt permettent de retarder les choses. C’est le duc de Lerma, un sinistre personnage, l’homme qui est devenu le plus riche de l’Espagne, d’après de Zayas, essentiellement grâce à ses spoliations, qui va être le principal artisan de l’expulsion. Une opération monstrueuse, préparée de longue date.La décision est prise en 1605. L’opération déclenchée en 1609. Le dernier embarquement est fait en 1612. Essentiellement vers les contrées musulmanes. 500000 personnes sont déportées. Un quart à peine survit aux exactions, aux noyades en mer (émigrants jetés par-dessus bord par des capitaines de bateaux, par attrait du gain), à la vente à l’esclavage, à la famine en Afrique du Nord, où ils arrivent dépouillés de tout et pas tellement bien accueillis par leurs coreligionnaires. Il faut mettre ces chiffres en relation avec la population totale de l’Espagne de l’époque : 8 Millions.Pendant toute cette période les morisques ne restent pas passifs, bien sûr. Ils se réfugient dans les montagnes inaccessibles, où ils se cachent dans des grottes, élisent des rois éphémères. Ils ne peuvent résister longtemps aux forces espagnoles et la répression est féroce. Les mercenaires ont droit de cuissage et de vente en esclavage des femmes et des filles. Plus tard certains morisques vont revenir. D’autres ont réussi à rester, bons crypto-musulmans à leur tour.Pour de Zayas ce qui s’est passé en Espagne est un racisme d’état, un racisme justifié par la loi. Est-ce l’Eglise catholique qu’il faut considérer comme la seule coupable ? Non probablement pas. Il y a les hommes, il y a les rois d’Espagne, leur volonté d’en faire un pays unifié, purifié de tout corps étranger, identifié à cette religion catholique.



Europe centrale et Balkans

N° 3398 Duncan Wilson :  The Life and Times of Vuk Stefanovitch Karadzitch - 1787-1864 , Clarendon Press, Oxford, 1970

Sous-titre :  Literacy, Literature, and National Independence in Serbia .  Karadzitch était un des pères fondateurs de la Serbie indépendante. A adapté la langue serbe à l'expression écrite et recherché les contes et la poésie orale serbes anciens. Ami de Jakob Grimm. A aussi eu un rôle politique : relations diplomatiques entre Serbie, Autriche et Russie. Ami du premier prince qui a gouverné la Serbie : Milos Obrenovitch.

N° 3763 Dr. Moritz Levy :  Die Sephardim in Bosnien. Ein Beitrag zur Geschichte der Juden auf der Balkan-Halbinsel , Daniel A. Kajon, Sarajevo, 1911

Histoire des Juifs de Bosnie. 29 illustrations à caractère plutôt ethnologique.  

 

N° 1861 André et Jean Sellier :  Atlas des Peuples d’Europe centrale , La Découverte, Paris, 1991

N° 1862 Francis Conte :  Les Slaves ,  aux origines des civilisations d’Europe centrale et orientale (VIème - XIIIème siècles) , Albin Michel, 1986

Etonnant : Francis Conte raconte que les Slaves ont aussi déferlé sur la Grèce. C’est vague après vague que les Slaves ont déferlé sur les Balkans aux VIème et VIIème siècles. Les Grecs du continent ont été laminés, repoussés vers les montagnes inaccessibles ou vers les rivages. Même la Crète a été envahie. Il y a des ethnologues qui sont allés jusqu’à prétendre que les Grecs d’aujourd’hui sont tous de souche slave. C’est certainement aller trop loin, mais Francis Conte rapporte les paroles d’un dignitaire de l’Eglise Orthodoxe de l’époque : « Pendant 218 ans pas un Romain (entendez par là un Byzantin) n’a pu mettre le pied dans le Péloponnèse. »


N° 4747 à 4749 Christien Ostrowski : Lettres slaves, tomes 1 à 3, Libr. Amyot, Paris, 1857, 1864 et 1865 (Reliure demi-cuir dos et coins d'origine)

Sous-titres 1 : 1833 - 1857 Orient - Pologne - Russie (troisième édition revue et augmentée), 2 : 1833 - 1864 Pologne - Europe - Moskovie. L'insurrection de 1863, 3 : 1864 - 1865 Pologne Europe Moskovie. L'insurrection de 1863.

Ostrowski, réfugié polonais, a écrit de la poésie et des pièces de théâtre en français et traduit le poète polonais Adam Mickiewicz. Ses Lettres slaves sont dédiées aux Martyres de l'insurrection nationale plonaise de 1863. Le premier tome comprend le faux Testament de Pierre 1er.

 


France

N° 1888 à 1890 Robert Fossier :  Le Moyen-Âge , trois volumes, Armand Colin, Paris, 1982 (reliure cartonnée)

Ouvrage collectif sous la direction de Robert Fossier qui est Professeur à Paris 1. Tome 1 :  Les Mondes nouveaux , Tome 2 :  L’éveil de l’Europe , Tome 3 :  Le temps des crises .


N° 1891 Paul Murray Kendall :  Louis XI , traduction Eric Diacon, Fayard, 1975 (relié toile)

Kendall était Professeur d’Histoire à l’Université du Kansas.


N° 3065 J. Michelet :  Guerres de Religion , Calmann-Lévy, 1898 (nouvelle édition avec 5 portraits, reliure cartonnée d’origine)

Il s’agit des guerres de religion françaises au XVIème siècle


N° 2936 et 2937 Manex Goyhenetche :  Histoire générale du pays basque , deux tomes, Elkarlanen, Donosta/Bayonne, 1998

Tome 1 :  Préhistoire – Epoque romaine – Moyen-Âge , Tome  2 : Evolution politique et institutionnelle du XVIème siècle au XVIIIème siècle .


N° 3726 à 3733 Albert Sorel :  L'Europe et la Révolution française , huit tomes, Plon-Nourrit et Cie, Paris, 1887 (Demi-chagrin brun, dos orné à nerfs, reliure de l'époque)

Histoire de la Révolution et de ses répercussions en Europe. Tome 1 :  les Mœurs politiques et les traditions , Tome 2 :  La chute de la Royauté , Tome 3 :  La Guerre aux Rois 1792 – 1793 , Tome 4 :  Les limites naturelles 1794 – 1795 , Tome 5 :  Bonaparte et le Directoire 1795 – 1799 , Tome 6 :  la Trêve - Lunéville et Amiens 1800 – 1805 , Tome 7 :  Le Blocus continental - Le Grand Empire 1806 – 1812 , Tome 8 :  La Coalition, les traités de 1815. 1812 – 1815 

  

N° 1895 F. G. Hourtoulle :  Franc-Maçonnerie et Révolution , Carrère, Paris, 1989

Le Dr. Hourtoulle, chirurgien et cancérologue, était un historien amateur.


N° 3724 Daniel Monclure Conway :  Thomas Paine (1737-1809) et la Révolution dans les deux mondes , Plon-Nourrit et Cie, 1900 (Portrait de Thomas Payne en frontispice)

Thomas Payne était le défenseur de la Révolution française en Amérique (il a combattu Burke).


N° 2361 à 2367 Abbé Raynal :  Histoire philosophique et politique des Etablissements et du Commerce des Européens dans les Deux Indes , sept volumes, Jean-Edme Dufour, Maastricht, 1775 (2e édition (1ère en 1770), reliure de l'époque brun et porphyre, dorures fleurs de Lys) 

N° 3007 Paul Kaeppelin : La Compagnie des Indes Orientales et François Martin, Etude sur l'histoire du commerce et des établissements français dans l'Inde sous Louis XIV (1664 - 1719), édit. Augustin Challamel/Librairie maritime et coloniale, Paris, 1908 (reliure de l'éditeur demi-cuir, nervures).
Paul Kaeppelin était agrégé d'histoire et de géographie et docteur ès lettres. Excellente histoire de la Compagnie des Indes orientales française. Raisons de son échec. Importance de cet homme plutôt méconnu, François Martin, né à Paris en 1634, fils d'un épicier des Halles, embarqué et engagé par la Compagnie en 1665 et qui a joué un rôle essentiel lors de la fondation de nos Comptoirs de l'Inde, puis dans le développement, la défense et la conservation de ces Comptoirs. Il est décédé le 31 décembre 1706 à Pondichéry après avoir passé trois ans à Madagascar et 38 ans en Inde et enterré dans le fort qu'il avait fait construire (mais rasé par les Anglais en 1761). Son acte de sépulture conclut : "Pondichéry lui a l'obligation de ce qu'il est aujourd'hu".

N° 2275 Louis Malleret : Pierre Poivre, Ecole française d'Extrême-Orient, Paris, 1974 (reliure cuir de l'éditeur)
L. Malleret était archéologue et ancien Directeur de l'Ecole française d'Extrème Orient. Pierre Poivre né à Lyon en 1719, décédé en 1786. Economiste, grand voyageur, administrateur aux colonies, il a surtout joué un rôle éminent dans le domaine des épices.

N° 2477à 2482 François Hanotaux et Alfred Martineau :  Histoire des Colonies françaises et de l'expansion française dans le Monde , six tomes, Plon, 1929

Tome 1 :  Amérique , Tome 2 :  Algérie , Tome 3 :  Maroc - Tunisie – Syrie ,Tome 4 :  Afrique Equatoriale, occidentale et Côte des Somalis , Tome 5 :  Inde, Indochine ,Tome 6 :  Océan Indien - Pacifique - Afrique du Sud   


N° 4094 David McCullough :  The greater Journey - Americans in Paris , Simon & Schuster, New-York, 2011

Intéressante étude sur les Américains à Paris au XVIIIème siècle. Situation éminente de la France pour l’Art, la Médecine et autres sciences.


N° 3579 André Lichtenberger :  Le Socialisme au XVIIIème siècle , Félix Alcan/Anc. Librairie Germer, Baillie et Cie, Paris, 1893

Sous-titre :  Etude sur les idées socialistes dans les écrivains français du XVIIIème siècle avant la Révolution 

L’Universitaire Lichtenberger, pour débuter son étude, est bien obligé de donner une définition du socialisme. Voici comment il la formule : « On peut dire que le socialisme moderne repose sur trois bases principales. En premier lieu : base morale. Le socialisme s’inspire d’un sentiment d’équité et de compassion : il n’est pas juste que, parmi les hommes, nés égaux, il y ait quelques privilégiés, sans grand mérite, qui jouissent paisiblement et des foules d’hommes qui souffrent... La vue de l’insolence des puissants... et de l’humiliation des faibles... scandalise des coeurs droits...».

« En second lieu », dit Lichtenberger, « base scientifique... Une méthode scientifique rigoureuse et des connaissances économiques suffisantes sont nécessaires pour l’existence d’un socialisme de quelque valeur. Il faut avoir discerné les lois de la production et de la consommation, celles des rapports du salaire et du capital, celles de la libre concurrence, etc. pour essayer d’obvier aux maux que nous voyons. Il faut connaître exactement les rouages de la machine pour pouvoir se risquer à la démonter, ou du moins le faire avec quelque chance de succès et donner une probabilité de réussite à la révolution rêvée ».

Troisième base du socialisme moderne, dit-il, la base matérielle. La masse d’hommes, apparue avec l’industrie, « atteints par les maux que veulent guérir les réformateurs, aptes dans une certaine mesure à s’en rendre compte et à les croire guérissables de la manière que veulent les socialistes ». C’est-à-dire : il faut un syndicalisme fort.

C’est pas lumineux, tout ça ?

A propos d'André Lichtenberger et de sa définition du socialisme, voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 4 : Rocard, la Gauche et moi.


N° 4010 et 4011 Victor Schoelcher :  Histoire des Crimes du 2 Décembre , deux tomes, Bruxelles (In-12 relié dos cuir, titre doré, nervures)

Livre pamphlet contre le coup d'Etat de Napoléon III. Ecrit dès 1852 par Victor Schoelcher, représentant du peuple, en exil à Londres. Il faut dire que trois ans après l’abolition de l’esclavage on avait un nouveau Napoléon. Et lui était contre aussi mais n’a pas osé rétablir l’esclavage même s’il a expulsé Schoelcher dès 1852 (réfugié en Angleterre il n’est revenu qu’en 1870).


N° 2407 Louise Michel :  Mémoires , François Maspéro, Paris, 1976

C’est une réédition de celle de 1886. Grâciée, Louise Michel, revient anarchiste, amie des frères Reclus, célébrée par Victor Hugo, condamnée à la prison (6 ans) pour avoir dirigé une manifestation de chômeurs

N° 1898 Louise Michel :  La Commune , Stock, 1978

La première édition, par Paul-Victor Stock, date de 1898


N° 3675  Le Père Duchène, 1871 (Relié demi-basane bordeaux. Reliure de l'époque).

Collection complète du n° 1 au dernier numéro 68 de ce journal de la Commune de Paris. Leurs éditeurs étaient : Vermersch-Humbert-Vuillaume.

N° 4250  Le Père Duchène, 1871  : même exemplaire en double. (Reliure semblable)


N° 3009 et 3010 Henri Welschinger :  La Guerre de 1870 – Causes et Responsabilités , deux tomes, Plon, 1910 (avec dédicace de l’auteur)

L’Alsacien Henri Welschinger, historien, membre de l’Institut, a été attaché aux Archives du Corps législatif du 2ème Empire de 1868 à 1870 et a été secrétaire-archiviste à l’Assemblée Nationale de 1871 à 1876. Son étude est extrêmement fouillée (deux volumes de 400 pages) et fait appel non seulement aux archives françaises mais à de nombreux documents étrangers tels que la correspondance du Roi de Prusse avec son épouse, les mémoires de Bismarck, etc. Les événements qui précèdent la déclaration de guerre (faite par la France, il faut le rappeler) sont relatés presque heure par heure. On est proprement effaré par l’incompétence et l’arrogance de toute la clique impériale, aussi bien de ceux qui entourent l’Empereur dans l’ombre que des membres de son cabinet. Ceci étant il n’est pas sûr que la guerre pouvait être évitée. Bismarck la voulait. Mais il fallait absolument qu’on ait l’impression que ce soit lui qui soit l’agressé pour déclencher un mouvement de solidarité pan-allemand et ainsi forcer cette fameuse union allemande que tout le monde attendait. Sans compter qu’il ne fallait pas trop choquer les autres puissances européennes du moment : Angleterre, Russie, Autriche et Italie. Et la France est tombée dans le piège.

Pour les causes et responsabilités de la guerre de 1870 (Welschinger), voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 3 : Quelques éléments d'Histoire alsacienne.


N° 3394 Alfred Dreyfus :  Cinq années de ma vie – 1894 – 1899 , Fasquelle, Paris, 1904

Chronique du procès et des années qui ont suivi


N° 3765 Bernhard Blumenkranz et alia :  Histoire des Juifs en France , Privat, Toulouse, 1972

Histoire publiée sous la direction de B. Blumenkranz. Des origines à nos jours. Largement illustrée.


Grande-Bretagne


N° 1947 J. D. Mackie :  A History of Scotland , Penguin, Middlesex, UK, 1976

Mackie a été Professeur d’Histoire et de Littérature écossaises à l’Université de Glasgow de 1930 à 1957.


N° 3865 et 3866 John Howard :  Etat des Prisons, des hôpitaux et des maisons de force , deux volumes, François Seguin, Paris/Avignon, 1796 (Pleine reliure veau porphyre époque, dos orné, 22 planches gravées de vues de prisons).

Premier livre du XVIIIème siècle sur les prisons. Howard était philanthrope et Shérif de Bedford. A été à l'origine d'un mouvement de réforme du système pénitentiaire en Europe.


N° 1896 Paul Johnson :  The Birth of the Modern World Society, 1815 – 1830 , Weidenfeld & Nicholson, Londres, 1991

Paul Johnson prétend que le monde moderne, c’est-à-dire le monde technologique et capitaliste, est né après la dernière bataille perdue par les Anglais contre les Américains à la Nouvelle Orléans, l’invention de la technique de la vapeur en Angleterre et la naissance de la relation spéciale entre l’Angleterre et l’Amérique (d’abord opposée à l’Espagne)


Irlande


N° 4589 Pierre Joannon :  Histoire de l’Irlande et des Irlandais , Editions Perrin, 2009

Excellente Histoire de l'Irlande des débuts jusqu'à l'époque actuelle par l'historien français Pierre Joannon. Recommandé par le Centre culturel irlandais de la rue des Irlandais à Paris.


Italie


N° 1892 Daniel Beresniak :  Les premiers Médecis et l’Académie platonicienne de Florence – La résurgence d’Hermès , Editions Detrad, Paris, 1984. (Relié toile)


N° 2630 Jacob Burckhardt :  Cultur der Renaissance in Italien , Verlag E. A. Seemann, Leipzig, 1869 (2 ème  édition, reliure d’époque)


N° 2624 Comte de Gobineau :  La Renaissance , Plon, 1877 (1 ère  édition. Reliure cuir vert, nervures, dos et coins)

Scènes historiques :  Savonarole  César Borgia  Jules II  Léon X  Michel-Ange , etc.


N° 3169 Steven Runciman :  The Sicilian Vespers , University Press, Cambridge, 1958

Sous-titre :  A History of the Mediterranean World in the later 13th Century . Steven Runciman, historien, spécialiste des croisades. Il s’agit de la lutte entre le parti français (Charles d’Anjou et le pape) et le parti espagnol (avec Byzance). Soulèvement de la Sicile et massacre des Français.



Scandinavie


N° 1866 Jean Renaud :  Les Vikings et les Celtes , Ouest-France, Rennes, 1992

Jean Renaud a été Maître de Conférences à l’Université de Caen où il enseignait la langue et la littérature scandinaves.


N° 1864 Régis Boyer :  Les Vikings , Plon, 1991

Régis Boyer était Professeur et Directeur de l’Institut de langues et civilisations scandinaves à la Sorbonne. Voir ses traductions et livres sur la  Liste 22 :  Littérature scandinave 

N° 1865 Rudolf Pförtner :  Die Wikinger Saga , Knaur-Droemer, Munich/Zurich, 1974


On sait tout sur les Vikings. Ou on croit tout savoir. On sait qu’ils ont écumé pendant des siècles les îles britanniques et les côtes de l’Europe jusqu’à Cadix. On sait qu’ils ont été aussi des colonisateurs : la Normandie, et par la suite le sud de l’Angleterre et la Sicile. Ce qu’on sait probablement moins c’est qu’ils ont pénétré aussi jusqu’à Byzance (où ils ont fourni une légion étrangère aux empereurs romains) et jusqu’à Samarcande, qu’ils ont créé le royaume de Kiev et donné leur nom (une tribu suédoise appelée les Rus) à la Russie. Régis Boyer admire tellement les Sagas islandaises que, dans son livre sur les Vikings, il cherche à tout prix à les réhabiliter, essayant de les faire passer pour de simples commerçants, hardis navigateurs, injustement traités de barbares sanguinaires par des moines peureux. Rudolf Pörtner qui est journaliste mais qui s’est fait une spécialité de l’histoire antique, est d’accord avec Régis Boyer sur un point : les moines leur ont fait une réputation un peu trop noire. C’étaient des brigands, des pirates, des violeurs (On connaît l’histoire des Vikings de l’Est surtout par des chroniques arabes. Amin Razi raconte que les 400 hommes du roi des Rus avaient chacun leur esclave féminine et qu’ils s’en servaient publiquement en présence du roi même, quand ils en avaient envie) mais c’étaient aussi de remarquables commerçants, de merveilleux navigateurs, les constructeurs des bateaux les plus rapides de leur époque, des créateurs d’outils et d’oeuvres d’art (déjà le design scandinave) et des colonisateurs qui savaient exploiter leurs terres car ils étaient aussi et par-dessus tout des agriculteurs. Et enfin c’étaient des individualistes effrénés et ils avaient la nuque raide.

Pour ce qui est des Vikings voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : Littérature scandinave.