Voyage autour
de ma Bibliothèque

Liste 42 : Littérature anglophone et d’aventures : Rudyard Kipling

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Voir aussi mon site  Voyage autour de ma Bibliothèque , Tome 2 :    Haggard et Kipling  


N° 1188 à 1209 et 2022 à 2032  The writings in prose and verse of Rudyard Kipling , Charles Scribner’s sons, New-York, 1899 à 1937

Très belle édition complète de l’oeuvre de Kipling dans une reliure cartonnée, décorée, de l’éditeur avec la tête d’éléphant couleur ivoire, marque de l’auteur au milieu de l’aplat. L’édition comprend 36 volumes. Il m’en manque trois : les volumes : 31 à 33. Voici ces volumes avec leur contenu :

N° 1188 Volume I:  Plain Tales from the Hills  (1899)

N° 1189 Volume II:  Soldiers three and military tales, part I  (1899)

N° 1190 Volume III:  Soldiers three and military tales, part II  (1899)

N° 1191 Volume IV:  In black and white  (1905)

N° 1192 Volume V:  The Phantom rickshaw and other stories  (1905)

N° 1193 Volume VI:  Under the Deodars – The Story of the Gatsbys – Wee Willie Winkie  (1899)

N° 1194 Volume VII:  The Jungle Book  (1905)

N° 1195 Volume VIII:  The second Jungle Book  (1899)

N° 1196 Volume IX:  The Light that failed  (1905) 

N° 1197 Volume X:  The Naulakha, a Story of West and East , written in collaboration with Wolcott Balestier (1905)

N° 1198 Volume XI:  Verses 1889 – 1896  (1905)

N° 1199 Volume XII:  “Captains Courageous”, a Story of the Grand Banks  (1899)

N° 1200 Volume XIII:  The Day’s Work, part I  (1899)

N° 1201 Volume XIV:  The Day’s Work, part II  (1899)

N° 1202 Volume XV:  From Sea to Sea, Letters of travel, part I  (1900)

N° 1203 Volume XVI:  From Sea to Sea, Letters of travel, part II  (1900)

N° 1204 Volume XVII:  Early Verse  (1900)

N° 1205 Volume XVIII:  Stalky and Co.  (1900)

N° 1206 Volume XIX:  Kim  (1905)

N° 1207 Volume XX:  Just so stories, for little children , illustrated by the author (1903)

N° 1208 Volume XXI:  The five Nations  (1903)

N° 1209 Volume XXII:  Traffics and Discoveries  (1904)

N° 2022 Volume XXIII:  Puck of Pook’s Hill  (1909)

N° 2023 Volume XXIV:  Actions and Reactions  (1909)

N° 2024 Volume XXV:  Rewards and Fairies  (1910)

N° 2025 Volume XXVI:  A diversity of creatures  (1917)

N° 2026 Volume XXVII:  The Years between  and  Poems from History  (1919)

N° 2027 Volume XXVIII:  Letters of Travel 1892 – 1913  (1920)

N° 2028 Volume XXIX:  The Irish Guards in the Great Wa r, edited and compiled from their diaries and papers,  part I: the first Battalion  (1923)

N° 2029 Volume XXX:  The Irish Guards in the Great Wa r, edited and compiled from their diaries and papers,  part II: the second Battalion  and Appendices (1923)

N° 2030 Volume XXXIV:  War writings  and  Poems  (1937)

N° 2031 Volume XXXV:  Land and Sea Tales  (1937)

N° 2032 Volume XXXVI:  Something of myself for my friends known and unknown  Index  (1937)


N° 0709 Charles Allen :  Kipling’s Kingdom , twenty-five of Rudyard Kipling’s best Indian Stories – known and unknown – selected and introduced by Charles Allen, avec une introduction de son serviteur indien, Kadir Baksh de Khitmagar, Editions Michael Joseph, Londres 1987 (Hard cover de l’éditeur, magnifiquement illustré, certaines illustrations de Kipling lui-même et de Detmold, l’illustrateur du  Jungle Book )


N° 2245 Rudyard Kipling :  The Jungle Book , with illustrations in colour by Mauric and Edward Detmold, Macmillan and Co, Londres, 1922 (hard cover orné)


N° 2605 Peter Hopkirk :  Quest for Kim, in search of Kipling’s Great Game , illustrations by Janina Slater, John Murray, Londres, 1996


N° 1210 Rudyard Kipling :  Souvenirs, un peu de moi-même pour mes amis connus et inconnus , traduction S. et J. Vallette, Paul Hartmann, Paris, 1946


N° 1211 Rudyard Kipling :  Sous les cèdres de l’Himalaya , traduction Théo Varlet et Nathalie Dudon, postface et bibliographie par Francis Lacassin, 10/18/ Union générale de l’édition, 1980


Kipling était né en Inde, à Bombay, en 1865. Son père y était professeur de sculpture. Sa petite enfance est donc déjà marquée par l’Inde : les serviteurs qui s’occupent de lui, les premières impressions de ce monde tropical, la langue hindoustanie qu’il commence à parler. Quand, à l’âge de 5 ans, on le sort de son paradis enfantin pour lui faire subir une éducation anglaise,il y souffre le martyre, et ce n’est qu’en septembre 1882 qu’il a l’autorisation de revenir en Inde. Il n’a pas encore 17 ans. Le jeune Kipling prend tout de suite un job dans un journal et commence à écrire poèmes et contes. Il a son propre serviteur, son cheval, et habite un logement indépendant à l’intérieur du bungalow  de ses parents. Et puis il commence à assouvir son insatiable curiosité… Plus tard il est obligé de partir car il a de plus en plus de mal à supporter la chaleur. Il quitte définitivement le sous-continent en mars 1889. Il n’y a passé que moins de six ans et six mois mais l’Inde l’a marqué pour toujours. Jusqu’à la fin de sa vie l’Inde va rester sa principale source d’inspiration. Près de 200 nouvelles en sont issues. Et le sceau personnel qu’il s’est choisi - et qui apparaît d’ailleurs l’édition de ses oeuvres complètes - est la svastika indienne qui est aussi le symbole du bonheur.

Que trouve-t-on dans ces nouvelles ? De tout, la vision ironique du Raj, l’Inde anglaise, les histoires de soldats, les histoires d’amour, des histoires fantastiques aussi comme  le Rickshaw fantôme , et même des histoires d’animaux comme le fameux  Rikki-Tikki-Tavi  que nous avons tous lu dans notre jeunesse. Il y en a même une que publie Allen dans son  Kipling’s Kingdom ,  the Undertakers  (les Croque-morts), qui met en scène un crocodile, un vautour et un chacal. Trois croquemorts qui se racontent des histoires et se remémorent les jours heureux du passé. Or ce qui a été le grand bonheur des croquemorts, il y a trente ans, a été le grand malheur des Anglais, la grande mutinerie de 1857 et les massacres qui ont suivi, ce qui n’a pas tellement dû plaire à ses compatriotes à l’époque. Et puis il y a bien sûr le  Livre de la Jungle . Francis Lacassin y trouve du merveilleux féerique. Voire. Ce qui caractérise néanmoins  le Livre de la Jungle , il a raison de le faire remarquer, c’est l’emprise qu’a Mowgli sur ses frères, les loups, et tous les animaux de la Jungle, à part quelques récalcitrants comme Shere Khan, le Tigre, que Mowgli tue, instaurant ainsi son ordre sur la Jungle. Il faut espérer que dans l’esprit de Kipling ce n’est pas une métaphore de l’ordre que les Anglais civilisés doivent imposer aux Indiens sauvages ! 

Francis Lacassin regrette par ailleurs l’image que l’on a de Kipling, auteur réaliste, éternellement occupé à peindre l’Inde victorienne. Il prétend qu’à partir de 1896 son oeuvre indienne est terminée et qu’il a vécu jusqu’en 1936. Cette opinion est contestable puisque  Kim  date de 1901, qu’il y a encore de nombreuses histoires indiennes dans  the Day’s Work  (1898), dans  From Sea to Sea and other Sketches  (1900), dans  Actions and Reactions  (1909), dans  Land and Sea Tales for Scouts  (1923) et qu’il y a même encore une histoire indienne,  Debt , dans la dernière de ses oeuvres,  Limits and Renewals  (1932).

Par contre Lacassin a raison de montrer que Kipling est aussi un auteur tout à fait original de nouvelles fantastiques. Comme dans  The Phantom Rickshaw and other Eerie Stories  (autres contes étranges).

 Kim  est un chef d’œuvre absolu. Qu’on relit toujours avec le même plaisir. Peter Hopkirk l’avait découvert à l’âge de treize ans, l’âge de Kim lui-même. Et cette lecture l’a inspiré pour le reste de sa vie : il a même voulu faire Sandhurst pour entrer dans le Secret Service de sa Majesté puis s’est mis à voyager dans tous ces pays : Inde, Asie Centrale, Chine, Russie, Pakistan et Moyen-Orient en tant que journaliste du Times et est devenu le grand spécialiste du Grand Jeu (voir Liste Histoire). Wilfred Thesiger, le grand explorateur et photographe dit quelque part : « J’ai lu et relu Kim je ne sais combien de fois et l’ai emmené dans mes voyages. C’est le seul livre de prose que je peux ouvrir à n’importe quelle page, et le lire avec le même plaisir que j’aurais à lire de la poésie ». Je crois que ce roman montre surtout que si Kipling a cru jusqu’à la fin à l’oeuvre civilisatrice de l’Angleterre, il n’a jamais méprisé les Indiens, il les a aimés profondément. A son ami journaliste Kay Robinson il avait écrit : « Je suis amoureux de ce pays, où je trouve la chaleur et les odeurs d’huile, d’épices, d’encens et la sueur et l’obscurité et la saleté et le désir et la cruauté... »