Voyage autour
de ma Bibliothèque

Liste 66 : Histoire (antérieure à 1920) : Afrique – Amériques

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Afrique du Nord

N° 3356 Alfred Bel :  Les Bénou Ghânya, derniers représentants de l'empire Almoravide et leur lutte contre l'Empire Almohade , Ernest Leroux, Paris, 1903

Alfred Bel était professeur à la Medersa de Tlemcen.


Afrique noire

N° 1880 Roland Oliver and J. D. Fage :  A short History of Africa , Penguin, Middlesex, UK, 1970

Oliver était Professeur d’Histoire africaine à l’Université de Londres. Fage a vécu en Afrique, a été Professeur d’Histoire à l’Université du Ghana et, finalement, Professeur d’Histoire africaine à l’Université de Birmingham.


N° 1882 Richard Burton :  Voyage aux Grands Lacs de l’Afrique Orientale , traduction Mme H. Loreau,  Hachette, 1862 Reliure cartonnée et illustrée de l’éditeur)

N° 2928  The Search for the Source of the Nile  : Correspondence between Captain Richard Burton, Captain John Speke and others, from Burton’s unpublished East African Letter Book, together with other related letters and papers in the Collection of Quentin Keynes, Esq., now printed for the first time and edited with a Biographical Commentary by Donald Young, The Roxburghe Club, Londres, 1999 (relié toile, frontispice Richard Burton, reproduction d’une lettre autographe et carte)

C’est la cité interdite de Harrar, qui incite Burton à entreprendre sa première expédition en Afrique noire. Il choisit un compagnon d’expédition qui lui créera de très grosses déceptions plus tard, le capitaine John Speke, aristocrate anglais type, grand chasseur, géologue passable, nul en langues, pas intéressé du tout par les peuplades qu’il rencontre et qu’il méprise profondément, rancunier, renfermé et ambitieux. Après être entré à Harrar, Burton retrouve ses compagnons à Aden et commence à rêver d’une exploration de l’intérieur et de la découverte des sources du Nil. Manque de chance ils se font attaquer la nuit par des tribus somalies du côté de Berbera.Echec.Puis Burton redémarre son expédition à partir de Zanzibar en 1857. Les conditions sont terribles : tribus hostiles, même anthropophages, maladies, insectes de toutes sortes. Burton et Speke sont tous les deux terrassés par les fièvres. Burton est couvert d’ulcères, ses pieds enflent, il ne peut plus marcher (cette paralysie des jambes va durer 11 mois!). Plus tard quand ils auront atteint leur premier objectif Speke souffrira le martyre à cause d’un insecte qui s’est introduit dans son conduit auditif. En cherchant à le faire sortir avec son couteau il infecte tout à l’intérieur. Il en devient sourd, l’inflammation va jusqu’à la clavicule et ses douleurs sont telles qu’il va perdre conscience et que Burton doit le soigner pendant des semaines. Il n’empêche qu’en février 1858, après huit mois de souffrances, ils découvrent, du haut d’une colline, lorsque le soleil du matin a réussi à percer les brumes qui le recouvrent, la surface argentée d’un lac, le lac le plus long du monde, qu’aucun Européen n’avait jamais contemplé auparavant, le lac Tanganyika. La suite est trop longue à rapporter ici. Disons simplement que les deux hommes diffèrent sur leur interprétation de l’origine du Nil. Burton a tort mais s’obstine, c’est la lutte ouverte à Londres et finalement Speke se suicide, en se tirant une balle dans la tête avec son fusil de chasse. 

Pour Burton, Speke et la source du Nil, voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 2 : Les Mille et une Nuits - Textes et traducteurs. (On y mentionne aussi le livre de Burton sur le Dahomey. Voir ci-dessous).


N° 1877 David Livingstone :  Voyages d’Exploration au Zambèze et dans l’Afrique Centrale 1840 - 1873,  abrégés par H. Vattemare, édit. Libr. Hachette et Cie, Paris, 1879 (Reliure cartonnée de l’éditeur. « Bibliothèque de lecture des Ecoles et des Familles »)

N° 1878 et 1879 René Caillié :  Voyage à Tombouctou , deux tomes, La Découverte/F. Maspéro, 1979

Titre original :  Voyage à Tombouctou et à Jenné, 1824 – 1828 . Publié en 1830. Caillié s’était embarqué à l’âge de 17 ans, en 1799, pour le Sénégal. Converti à l’Islam. Mort en 1838 suite aux maladies contractées et à l’épuisement général dû à ses Voyages. Lors de ses séjours parmi les Nomades qui se nourrissaient exclusivement d’aliments lactés il n’arrêtait pas de vomir, ne supportant pas le lait ! Mais c’est surtout un document exceptionnel sur une Afrique d’avant la pénétration européenne.


N° 1561 et 1562 Richard Burton :  A Mission to Gelele, King of Dahome,   with notices of the so-called Amazons, the Grand Customs, the Yearly Customs, the human sacrifices, the present state of the slave trade, and the negro’s place in nature   by Captain Sir Richard F. Burton, edited by his wife Isabel Burton, Memorial Edition, Tylston and Edwards, Londres, 1893  (Il s'agit des tomes III et IV de la Memorial Edition publiée par Isabel Burton après la mort de Richard. Figures et inscriptions arabes en doré sur les couvertures. La 1ère édition date de 1864)

Voyage chez le plus sanguinaire de tous les souverains de l’Afrique, le Roi du Dahomey. Burton dénombre 2500 Amazones mais note qu’elles n’ont rien à voir avec les Amazones de l’Antiquité. Les Coutumes (Customs) sont des cérémonies religieuses pendant lesquelles on met à mort les prisonniers de guerre et les criminels. Aux seules Coutumes annuelles on immole chaque année 500 victimes auxquelles on confie des messages pour les ancêtres. La coutume est ancienne, note-t-il, « et très assidûment perpétuée par un clergé puissant dont c’est l’intérêt de veiller au respect de la tradition ». Burton est écoeuré. « La cruauté semble être chez l’Africain une nécessaire manière d’être, et ce qui lui procure ses plus grands plaisirs, c’est de faire souffrir et d’infliger la mort. Ses rites religieux sont toujours gratuitement sanglants. » « Le Royaume de Dahomé est un mélange d’horreurs et d’inhumanité. »


N° 2133 Etienne de Flacourt :  Histoire de la Grande Isle Madagascar , Karthala, Paris, 1995 (relié toile)

Ecrit en 1658 par E. de Flacourt qui a été Gouverneur de Madagascar de 1648 à 1655. Commentaires de Claude Allibert, Maître de Conférences à l’INALCO (Langues’O)  


N° 1883 Donald R. Morris :  The Washing of the Spears , Simon & Schuster, New-York, 1965 (hard cover. Avec de très nombreuses illustrations photographiques et cartes)

Titre complet :  A History of the Rise of the Zulu Nation under Shaka and its Fall in the Zulu War of 1879 .

Shaka qui est né autour de 1787 est élevé loin de sa tribu, dans le clan de sa mère, car sa naissance n’est pas très régulière : Son père, Senzangakona, et sa mère, Nandi, étaient du même clan, ce qui ne se fait pas chez les Ngunis (mariage endogame).Plus tard son père le place dans un autre clan, les Mtetwa, où il devient un guerrier valeureux et où il commence ses innovations: remplacement de l’arme de jet par une longue lance que l’on garde à la main et qui est encore aujourd’hui la marque des Zoulous, adoption d’un bouclier de grande taille qui n’est pas seulement une protection mais une arme: il accroche le bouclier de l’adversaire, enfin organisation de l’armée en trois corps, deux flancs (les deux cornes) et un front, et introduction d’un service militaire. C’est également avec les Mtetwa qu’il obtient ses premières victoires. Et c’est le roi des Mtetwa qui le met sur le trône des Zoulous, en 1816. Shaka peut alors déployer tout son génie. Une tribu après l’autre est vaincue et intégrée dans le peuple zoulou. Dès 1817 il dispose de 2000 guerriers. En 1819 son armée en compte 20000 !Mais il devient de plus en plus cruel. Finalement il est assassiné par son demi-frère Dingane qui devient roi des Zoulous en 1828.

En 1835 a lieu le grand Trek des Boers. Les contacts et les frictions entre Boers et Zoulous deviennent inévitables. Le 4 février 1838, les Boers s’en souviennent encore, le Boer Retief et 69 de ses compagnons sont saisis par traîtrise par Dingane et subissent le supplice du pal. Puis il leur fracasse la tête et envahit leur camp : 41 hommes, 56 femmes, 185 enfants et 250 Hottentots sont tous massacrés. C’est la première guerre des Zoulous. Mais les Boers ont quand même le dernier mot. Et obtiennent une grande victoire grâce à un certain Pretorius, qui à partir d’une place forte, attaqué par 12000 Zoulous, en tue 3000. Il faut dire que les Zoulous n’avaient pas d’armes à feu et qu’en plus, les Boers sont d’excellents tireurs.Le jeune frère de Shaka et de Dingane, Mpande, choisit alors de s’allier aux Boers. Dingane est tué et Mpande devient roi des Zoulous en 1840. Mpande est intelligent (son choix le montre) mais faible. Il a deux fils qui se haïssent, Cetshwayo et Mbulazi, nés de deux femmes différentes, et il ne veut rien faire pour les départager. Chacun d’eux se crée son armée. Finalement a lieu une bataille mémorable en 1856 (un deux décembre comme Austerlitz) et Mbulazi - bien que Mpande envoie à la dernière minute son régiment d’élite pour l’assister - est tué avec ses frères et tous ses guerriers sont exterminés.

Mpande ne meurt qu’en 1872 et ce n’est qu’à sa mort que Cetshwayo devient officiellement roi. Une nouvelle guerre se prépare en 1879. Cetshwayo a 50000 soldats en armes mais il ne cherche pas l’affrontement. Ce sont les Anglais qui le cherchent. Ils viennent d’annexer le Transvaal. Ils veulent une confédération blanche et casser le danger zoulou. Ils adressent à Cetshwayo un ultimatum totalement inacceptable et c’est la deuxième guerre zouloue. Leur guerre va commencer avec une défaite mémorable. Un massacre. A Isandhlwana, 20000 guerriers zoulous, cachés dans un vallon, surgissent soudain d’un plateau surmontant la plaine où campent les troupes anglaises, les assaillent de tous côtés, insensibles aux tirs des Anglais. Sur 950 Européens à peine 50 en réchappent. Sur 870 soldats indigènes 300 arrivent à se sauver.Il faut dire que ceux-là rompent les rangs plus tôt, épouvantés par ces guerriers qui courent en martelant le sol de leurs pieds nus (Shaka avait supprimé les sandales), frappant leurs larges boucliers de leurs lances et poussant leur cri de guerre : uSuthu. 2000 Zoulous perdent leur vie dans la bataille, mais Cetshwayo a montré aux Anglais que ses guerriers n’avaient rien perdu du fighting spirit que leur avait instillé le grand Shaka.

Mais les Anglais se reprennent, font une nouvelle incursion dans le Zululand, subissent encore quelques défaites, puis finissent par écraser l’armée zouloue.Après la victoire Cetshwayo est jugé, condamné et envoyé en Angleterre. On divise le royaume zoulou entre 13 petits roitelets. On enlève un morceau du royaume pour le rattacher au Transvaal. Plus tard on autorise Cetshwayo à rentrer mais il meurt empoisonné (en 1884). Son fils Dinuzula lui succède mais va lui aussi en prison après une nouvelle insurrection. La royauté continue, du moins nominalement, jusqu’à nos jours mais les Zoulous perdent de plus en plus de terres au profit de colons blancs. Beaucoup deviennent les quasi-esclaves de propriétaires boers. D’autres vont travailler dans les mines (charbon au Natal). Le peuple zoulou est disloqué, appauvri, converti. Il garde néanmoins sa fierté, celle d’être un vieux peuple de guerriers. Et c’est pourquoi les Blancs lui gardent une certaine estime. Les colons européens disent souvent des « sauvages » qu’ils « civilisent » : il n’y a que la force qui leur en impose. On pourrait leur retourner le compliment : eux-mêmes n’ont d’admiration que pour les forts qui leur résistent et que du mépris pour les faibles.

Pour la guerre des Zoulous voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 2 : Peuples d'Afrique du Sud.


N° 1814 Olive Schreiner :  Trooper Peter Halkett of Mashonaland , Roberts Brothers, Boston, 1897 (Hard cover. 1 ère  édition US, comportant la photo de la pendaison d’un Noir retirée de l’édition anglaise)

Pamphlet dirigé contre Rhodes après son expédition sanglante contre les Nbélé.Olive Schreiner, l’auteure d’ African Farm ,  Dreams , etc (voir Liste 10 :  Littérature anglophone : Ecrivains d’Afrique du Sud ) est revenue en Afrique du Sud en 1889 et s’est mariée. Elle commence à se mêler de politique dans son pays. Elle rencontre Cecil Rhodes en 1890. Elle admire sa vitalité, son énergie, son intelligence. Rhodes admire son roman. Ils se rencontrent à plusieurs reprises. Mais très vite Olive devient l’adversaire de Rhodes. D’abord sur la question noire, puis sur le plan économique (elle pense que le système des grands monopoles est nuisible pour le pays), enfin sur la question boer (voir ci-dessous). Mais avant cela il y a l’histoire de l’expédition au Mashonaland et au Matabeleland. La Chartered Company de Rhodes avait déjà occupé le Mashonaland au nord du Transvaal dès 1890 et obtenu la concession minière dans le pays des Ndebele voisin (le Matabeleland). En 1893 la Chartered trouve un prétexte pour entrer en guerre avec le Roi des Matabele et y entraîne des volontaires blancs qui seront payés en terres et en bétail. Le roi est tué. Et pendant trois ans on dépouille les Noirs de la région pratiquement de toutes leurs terres et de la plus grande partie de leur bétail. En 1896 les Ndebele et les Shonas se révoltent enfin contre la Compagnie.Rhodes pacifie dans le sang toute la colonie qui prend le nom de Rhodésie (le Zimbabwe d’aujourd’hui). C’est alors qu’Olive Schreiner écrit son fameux  Peter Halkett . Une parabole ou une allégorie, comme elle les aime bien (c’était le style déjà utilisé largement dans  Dreams ). Mais si sur le plan littéraire l’allégorie c’est pas génial, cela est assez efficace pour un pamphlet politique.

Peter Halkett est un soldat anglais appartenant à une compagnie qui est en train de mater la rébellion au Matabeleland. Une nuit il se perd dans le Veld et allume un feu. Apparaît un étranger (on comprend que c’est le Christ). Il s’en suit un dialogue qui va durer toute la nuit et où les soldats sont accusés de pillage, de viols, de meurtres et d’atrocités de toutes sortes.Au petit matin Peter est converti. Il retrouve sa troupe. Qui a entre-temps attrapé un Noir qui s’était caché au fond d’une rivière. Et l’avait attaché fermement avec des lanières de cuir à un arbre. Peter s’adresse au Capitaine et lui parle comme le Christ : « il faut le relâcher, c’est son pays, on ne sait d’ailleurs pas du tout si c’est un espion, etc. » Le capitaine se fâche tout rouge, demande à Peter de le garder et lui dit que c’est lui qui fusillera le nègre le lendemain matin. Pendant la nuit Peter coupe les courroies qui enserrent les membres et le cou du Noir, lui donne à manger et le laisse partir. Et le lendemain matin le capitaine tue Peter d’une balle en plein front.

Pour Olive Schreiner et sa relation avec Cecil Rhodes voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 2 : Ecrivains sud-africains.


N° 3003 Olive Schreiner :  An English-South-African’s View of the situation , Hodder & Stoughton, Londres, 1899 (1 ère  édition) (Hard cover avec dust jacket)

C’est en 1899, quelques mois avant que la guerre des Boers éclate, qu’Olive Schreiner fait encore un essai désespéré pour influencer l’opinion publique anglaise avec son Point de vue d’un Sud-Africain anglais sur la situation. Sans résultat, bien sûr.


N° 2683 A. Conan Doyle :  The great Boer War , Smith, Elder and Co, Londres, 1900 (hard cover)

Par le célèbre auteur de detective novels qui s’est d’abord essayé au métier de journaliste et a suivi la guerre des Boers (partiellement) en Afrique du Sud

Ce sont les Boers qui démarrent la deuxième guerre, la vraie, en octobre 1899, après de longues négociations sur le droit à la nationalité des étrangers du Transvaal. L’Etat libre d’Orange qui était totalement indépendant, alors que le Transvaal avait dû reconnaître une certaine suzeraineté de la Couronne d’Angleterre (après la courte première guerre Boer), lève ses troupes en même temps que le Transvaal. Au début les Boers, qui ont envahi le Natal, vont de victoire en victoire. Ils tirent mieux et connaissent mieux leur terrain. Ils ont d’ailleurs importé des canons, des Krupp et des Creusot. Et puis progressivement les Anglais importent de plus en plus de troupes, pas seulement de Grande Bretagne, mais aussi d’Australie, de Nouvelle Zélande, du Canada, etc. Bientôt il y aura 250 000 soldats qui vont écraser les Boers. Les sièges de Ladysmith (au Natal), de Kimberley (territoire des diamants placé à la frontière entre la Colonie du Cap et l’Etat libre d’Orange et où s’était réfugié Rhodes) et de Mafeking (placé tout en haut de la Colonie du Cap à la frontière du Transvaal et du Béchouanoland et défendu par Baden-Powell, fondateur ultérieur du mouvement scout) sont levés. Et en juin 1900 la ville de Pretoria, capitale du Transvaal est occupée par le général en chef anglais, Lord Roberts, qui s’était déjà illustré auparavant en Afghanistan.

Quand Conan Doyle publie son histoire de la guerre des Boers en septembre 1900 il croit que la guerre est terminée (vous vous étonnez peut-être de voir le créateur de Sherlock Holmes faire oeuvre de journaliste de guerre, alors que les premiers faits d’armes du célèbre détective ont déjà paru. Mais il faut savoir que Conan Doyle avait certaines ambitions pour devenir un auteur de romans historiques et que le journalisme l’attirait également. Il faut savoir aussi que Conan Doyle venait d’assassiner Sherlock dans  The Memoirs of Sherlock Holmes  paru en 1895, plus précisément dans la dernière nouvelle du recueil intitulée  The Final Problem , où le détective, au cours d’une lutte mortelle avec l’infernal professeur Moriarty, se précipite au fond d’un ravin des Hautes Alpes. Et ce n’est qu’en 1905 que Sherlock ressuscitera, pour satisfaire ses lecteurs et son porte-monnaie, dans  The Return of Sherlock Holmes . En Afrique du Sud il semble que le Docteur Conan Doyle ait repris son métier originel et soigné les soldats anglais à Bloemfontein où ils tombaient comme des mouches victimes d’une épidémie de typhus). En septembre 1900 les deux Etats étaient annexés et occupés. Et pourtant la guerre va encore durer près de deux ans. Et ceci surtout grâce à Christian de Wet...


N° 2549 Christian Rudolf de Wet :  Three Years War (oct. 1899 - june 1902) , Archibald Constable and Co, Westminster, 1902 (hard cover)

Le général de Wet était un obscur fermier, pas très éduqué, de l’Etat libre d’Orange. Mais il avait un courage extraordinaire, beaucoup d’astuce et de bon sens. Il allait devenir très rapidement le général en chef du Free State. C’est dès le moment où le général Roberts est installé à Pretoria que de Wet a l’idée de perturber ses lignes de communication en faisant dérailler ses trains. A la fin de l’année 1900, alors que les derniers pourparlers ont échoué, de Wet et Botha démarrent une véritable guerre de partisans. On pille les gares, on détruit les communications télégraphiques, on fait dérailler les trains, on les attaque, on échappe aux grands encerclements, on vit sur l’habitant, à la fin on va même jusqu’à déshabiller les prisonniers pour pouvoir se ré-équiper soi-même en uniformes et en chaussures. Roberts réplique en appelant les combattants des rebelles, des guérilleros, en rasant les fermes qui se trouvent dans un rayon de quinze kilomètres autour d’une attaque de « guérilleros », en détruisant les récoltes, en confisquant le bétail et surtout en déportant femmes et enfants dans des camps de concentration.

On voit que cette guerre a, par beaucoup d’aspects, préfiguré celles du 20ème siècle à venir : importance de l’artillerie, adoption du creusement de tranchées pour échapper aux effets des boulets et de leurs éclats (les boulets anglais étaient bourrées de lyddite ; de Wet raconte avoir vu un boulet anglais exploser sur un rocher et tuer tous les 25 chevaux qui étaient attachés derrière), actions de partisans, suivies d’actions de représailles sur les civils voisins, premiers camps de concentration, etc. Les pertes en hommes étaient élevées. D’après Conan Doyle, fin août, c. à d. après seulement dix mois, les Anglais avaient déjà perdu 40000 hommes dont 10000 tués. Or la guerre allait encore durer près de deux ans. Lors des discussions de paix les Boers citent le chiffre de 20000 morts parmi les déportés (femmes, enfants et vieillards). Toute l’Europe est choquée : Allemagne, Autriche, Russie, France, Hollande aussi bien sûr.

Finalement la paix est signée après de longues négociations et acceptée par les représentants de la population boer fin mai 1902. Les Boers ont dû abandonner ce qui était l’essentiel à leurs yeux, l’indépendance. Mais finalement ils ne s’en sortent pas si mal. Leur langue est préservée. Ils sont de toute façon les plus nombreux dans la nouvelle Union Sud-africaine. Ce sont les leurs qui vont diriger la nouvelle entité. Et les seuls perdants dans l’histoire ce sont les Noirs ! Le point 8 de l’accord final précise : the question of granting a franchise to the native shall not be decided until a representative constitution has been granted, c. à d. la question de savoir s’il faut accorder une «franchise» (c. à d. des droits de citoyenneté) aux «natifs» ne sera pas décidée avant qu’une constitution représentative aura été instaurée.Lors des discussions le problème ne sera d’ailleurs jamais abordé, comme si tout cela allait de soi.


Pour la Guerre des Boers voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 2 : Peuples d'Afrique du Sud.


Amérique du Nord

N° 1099 à 1111 Francis Parkman :  Complete Works , 13 volumes, T.1 à 13, Little, Brown and Cy, Boston/New-York, 1898 (hard cover illustré)

T.1 :  Pionneers of France in the New World , T.2 :  The Jesuits in North-America , T.3 :  La Salle and the Discovery of the Great West , T.4 :  The Old Regime in Canada , T.5 :  Count Frontenac and New France under Louis XIV , T.6 :  A Half Century of Conflict , T. 7 :  A Half Century of Conflict (suite) , T.8 :  Montcalm and Wolfe , T.9 :  Mountcalm and Wolfe (suite) , T.10 :  The Conspiracy of Pontiac and the Indian War after the Conquest of Canada , T.11 :  The Conspiracy of Pontiac and the Indian War after the Conquest of Canada (suite) , T.12 :  The Oregon Trail , T.13 :  Parkman's Life   

Dans la préface à son ouvrage sur l’aventure française au Canada (voir : Maurice Constantin-Weyer :  Autour de l’épopée canadienne – Figures et épisodes , voir ci-dessous), Maurice Constantin-Weyer parle de cet  « ouvrage de vaste envergure que Francis Parkman, le grand écrivain américain, a consacré à la rivalité entre la France et l’Angleterre sur le continent américain ». « C’est un ouvrage en douze forts volumes », dit-il. « Je déplore que les conditions de la vie intellectuelle en France ne permettent guère à un éditeur de se laisser tenter par la traduction de ce monument qui n’a pas d’équivalent chez nous, du moins en ce qui concerne l’histoire de la France dans le Nouveau Monde ». Je le déplore aussi. Constantin-Weyer n’est d’ailleurs pas plus tendre que Parkman ou Curwood pour les autorités du Québec au XVIIIème siècle : Montcalm « avait au flanc deux flèches bien plantées : la concussion, qui s’appelait Bigot ; la trahison, qui s’appelait Vaudreuil », dit-il...


N° 1950 Francis Parkman :  La Piste de l’Oregon , Payot, 1993

Traversée des Rocheuses par la piste du Nord, au printemps 1846, par un Bostonien accompagné d’un guide marié à la fille d’un chef Sioux. Reçus chez les Oglalas.


N° 2092 Maurice Constantin-Weyer :  Autour de l’Epopée canadienne, Figures er Episodes , Libr. Floury, Paris, 1940

Par l’auteur du prix Goncourt :  Un Homme se penche sur son passé. 

  

N° 3430 et 3431 Emile Lauvrière :  La Tragédie d'un Peuple - Histoire du peuple acadien de ses origines à nos jours , deux tomes, Bossard, Paris, 1922 (Envoi autographe de l'auteur à René Doumic de l'Académie française. 88 illustrations hors-texte et 66 photogravures, nombreuses cartes. Les deux volumes sous étui carton).

Ouvrage de référence

  

N° 3671 d’Arcy McNickle :  They came here first - The Epic of the American Indian , J. B. Lippingcott, Philadelphie/New-York, 1949

Né dans la réserve indienne des Flathead dans le Montana d'une mère québecquoise, d'Arcy McNickle était employé par le Bureau of Indian Affairs. Il a écrit des romans mettant en jeu des Indiens, ainsi que des études de leur histoire et de leurs persécutions. Il a créé le Center for the History of American Indian à la Bibliothèque de Newberry qui a reçu plus tard son nom. Ce livre est son deuxième, le premier de non-fiction et essaye de présenter toute l'histoire des Indiens d'Amérique depuis l'origine. 

 

N° 3672 Louise K. Barnett :  The Ignoble Savage - American Literary Racism 1790- 1890 , Greenwood Press, Westport, Connecticut/Londres, 1975

Etude du racisme anti-indien dans la littérature américaine


N° 3673 Robert F. junior Berkhofer :  The White Man's Indian - Images of the American Indian from Columbus to the Present , Alfred A. Knopf, New-York, 1978

Très intéressante étude de l'image que se font les Européens de l'Indien. Stéréotypes, qui permettent au racisme de se déployer

 

N° 3737 Laura Cornelius Kellogg :  Our Democracy and the American Indian , Burton Publishing Company, Kansas City, Missouri, 1920

Défenseure de la culture indienne. Critique le système d'éducation du gouvernement. Elle est elle-même une Indienne Oneida (ou Wynnogene).

 

N° 3974 Richard White :  Le Middle Ground , Anacharsis Editions, Toulouse, 2009

Sous-titre :  Indiens, Empires et Républiques dans la région des Grands Lacs 1650 - 1815. Une autre façon de vivre ensemble . .A été publié à Cambridge en 1991. Richard White était professeur à l'Université de Stanford. Avant-propos de Catherine Desbarats, professeure d'histoire coloniale à l'Université de MacGill de Montréal.  

N° 4064 Dee Brown :  Enterre mon coeur à Wounded Knee , Stock, 1981

C'est la première édition française. A été réédité. Voir ci-après :

N° 3975 Dee Brown :  Enterre mon coeur à Wounded Knee - une histoire américaine (1860-1890) , Albin Michel, 2009

Chronique de la longue marche vers l'ouest des Blancs entre 1860 et 1890 enlevant aux Indiens rencontrés leurs terres, leurs libertés et leurs vies. L'original a été publié aux Etats-Unis en 1970 et complété en 2000. Dee Brown était à l'origine un simple historien bibliothécaire

 

N° 4245 Peter Matthiessen :  In the Spirit of Crazy Horse , The Viking Press, New-York, 1983

Un livre puissant en faveur de la lutte des Indiens américains pour leur terre, un livre combattu par le FBI. Livre interdit pendant dix ans. Le problème : la confrontation sanglante dans les années 70 entre activistes indiens et le FBI à la Pine Ridge Reservation, pas loin de Wounded Knee.Voir son autre livre :  Indian’s Country  cité dans la Liste 59  Ethnologie et sociologie : 2 – Etudes régionales  (dont Amériques)

 

N° 4154 Pekka Hämäläinen :  L'Empire comanche , Anacharsis Editions, Toulouse, 2012

Hämäläinen est Professeur d'histoire américaine à Oxford. Préface de Richard White, auteur de  Middlegrounds 

  

N° 4170 Howard Fast :  The last Frontier , Duell, Sloane and Pearce, New-York, 1941

Voici un écrivain qui n’avait pas de sang indien dans les veines, mais un grand sens de l’injustice, Howard Fast, auteur de  Spartacus  et condamné à la prison et au chômage par McCarthy pour appartenance au Parti communiste américain. Il décrit dans ce livre magistral, plein de compassion et d’indignation, probablement son meilleur, la longue marche de 300 Cheyennes de l’Oklahoma où ils étaient parqués et mouraient de faim jusqu’au Montana, alors qu’ils étaient poursuivis et harcelés par près de 10000 soldats, sous l’ordre du général Crook.

Les Cheyennes, hommes, femmes et enfants, étaient mal vêtus, devaient traverser un vaste territoire qui était déjà criblé de voies de chemin de fer et de lignes de téléphone. Ils ont commencé leur fuite en septembre 1878, ont tout de suite été poursuivis, mais échappent aux poursuivants par la ruse, leur connaissance de l’environnement et leur courage. Arrivés au Nebraska, après avoir traversé le Kansas, ils se sont divisés en deux groupes, l’un continuant vers l’ouest, en direction du Wyoming (et ceux-là ont été entièrement massacrés en octobre de la même année), l’autre vers le nord, vers leur ancienne terre du Montana où ils ont réussi à se cacher dans la montagne, 160 d’entre eux, et qu’on a finalement renoncé à ramener vers le sud (janvier 1879), un certain nombre de journalistes ayant rétabli la vérité des faits sur les massacres et le Secrétaire à l’intérieur, Carl Schurz, un Allemand qui avait fait la révolution en 1848 en Allemagne et avait été ami de Lincoln, prenant finalement ses responsabilités.


Pour Matthiessen, Fast et l'Histoire malheureuse des Indiens d'Amérique du Nord voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 5 : Le Retour des Amérindiens. Voir aussi pour tous les livres cités de McNickle, Barnett, Berkhofer, Kellogg, White, Brown, Matthiessen et Fast, mon Bloc-notes 2023Les Indiens dans ma Bibliothèque.


N° 1876 Alexis de Tocqueville :  De la Démocratie en Amérique – Souvenirs – L’Ancien Régime et la Révolution , Bouquins/Robert Laffont, 1986

N° 2680 à 2682 Alexis de Tocqueville :  De la Démocratie en Amérique , trois tomes, Michel Lévy Frères, Paris, 1874 (reliure maroquin noir, dorures)



Mexique, Amérique du Centre et du Sud

N° 4653 Christophe Colomb :  Journal de bord 1492-1493 , présentation Michel Balard, traduction Soledad Estorach et Michel Lequenne, Imprimerie Nationale, 1992.


N° 1869 et 1870 Bernal Diaz :  Véridique Histoire de la Conquête de la Nouvelle Espagne , traduction de Hérédia, deux tomes, Alphonse Lemerre, Paris, 1877/1879 (Edition originale de la traduction de J. M. de Heredia, reliure demi-cuir et coins d’origine, dédicace de J.M. de Hérédia sur le premier tome)

Les tomes III et IV ont paru ultérieurement


N° 4588 Bartolomé de Las Casas :  La Destruction des Indes , traduction de Jacques de Miggrode, édition de Jean-Paul Divols, Chandeigne, Paris, 2013 (gravures de Théodore de Bry de 1598)

La  Brevísima relación de la destrucción de la Indias  a été publiée en 1552, pour un débat entre théologiens et juristes organisé par Charles Quint. La traduction française a été établie en 1579 par le Flamand protestant Jacques de Miggrode. Terribles gravures de Théodore de Bry. Edition moderne (introduction, établissement du texte, notes et analyse iconographique) par Jean-Paul Duviols, spécialiste du pré-colombien. Célèbre accusation des massacres et tortures faites au nom de Dieu par les conquistadors. Très moderne pour son époque : les Indiens sont des hommes !


N° 3679 David E. Stannard :  American Holocaust - The Conquest of the new World , Oxford University Press, New-York, 1992

Histoire du génocide des Indiens dans les deux Amériques. S’il faut croire ce qu’en dit David Stannard, professeur à l’Université de Hawaï, la population indigène totale des deux Amériques se situait, avant l’arrivée de Colomb, entre 75 et 100 Millions dont 8 à 12 Millions vivaient au nord du Mexique et le taux d’extermination par tueries et maladies a été de l’ordre de 90%. C’est même la mère de tous les génocides !

N° 3571 à 3573 William H. Prescott :  The History of the Conquest of Mexico , trois tomes, Richard Bentley, Londres, 1847 (Relié plein cuir, frontispices en noir et blanc, et une carte. Titres dorés et nervures. Coins et feuilles dos marbrés).

Prescott a réalisé une importante carrière de littérature historique bien qu'ayant perdu un œil dans sa jeunesse et eu une très mauvaise vue. Il avait eu un premier succès avec  l'Histoire du règne de Ferdinand et d'Isabelle la Catholique .


N° 3658 William H. Prescott :  History of the Conquest of Peru , Bickers and Son, Londres, 1887 (Reliure d'époque plein veau. Dos à nervures et nombreuses dorures).

Sous-titre :  with a preliminary view of the civilisation of the Incas . Complète  l'Histoire de la Conquête du Mexique  par le même Prescott. Publié pour la première fois en 1847. Ceci est une édition plus tardive et révisée.


N° 1868 Victor W. von Hagen :  World of the Maya , illustrations par Alberto Beltran, New American Library, New-York/Toronto, 1960

Hagen était explorateur, historien et archéologue. C’est l’histoire de la civilisation maya.


N° 1871 Jacques Soustelle :  La Vie quotidienne des Aztèques , à la veille de la conquête espagnole, Hachette, 1955


N° 1874 Maxime Haubert :  La Vie quotidienne des Indiens et des Jésuites au Temps des Missions , préface de Jacques Soustelle, Hachette, 1986

Maxime Haubert était Maître de Conférences de Sociologie


N° 1873 J. M. G. Le Clézio :  Le Rêve mexicain ou la Pensée interrompue , Gallimard, 1988

Question posée par cet idéaliste de Le Clézio : « Qu’aurait été notre monde s’il n’y avait pas eu cette destruction, ce silence des peuples indiens ? Si la violence du monde moderne n’avait pas aboli cette magie, cette lumière ? ».


N° 2876 et 2877 Alexandre de Humboldt :  Essai politique sur le Royaume de la Nouvelle Espagne du Mexique , préface de François Chevalier, deux tomes, UTZ, Thizy7Paris, 1997

Version intégrale de l’édition originale de 1811. Alexandre, né en 1769, après avoir étudié avec son frère dans plusieurs Universités allemandes, va se consacrer entièrement à la recherche. Il part pour le nouveau monde avec le botaniste Aimé Bonpland en 1799. Venezuela, Orénoque, Cuba (en 1800), Bogota, Quito (en 1802), Lima, puis le Mexique, reçu par le Vice-Roi, visite l’Ecole des Mines et toutes les Mines du pays, les volcans, la végétation, etc., puis retourne à Paris en 1804, est en relation avec tous les savants de l’époque, Napoléon aussi, voyage encore en Russie, travaille pour le Roi de Prusse, meurt à Berlin en 1859. Sa mort est célébrée par un jour de deuil national. C’était un grand humaniste, digne successeur des hommes des Lumières. 


N° 3616 Jules Mancini :  Bolivar et l'émancipation des colonies espagnoles des origines à 1815 , Perrin et Compagnie, Paris, 1912

N° 2645 W. Adolphe Roberts :  The French in the West-Indies , The Boss-Merrill Co, Indianapolis/New-York, 1942 (hard cover et dust jacket)

Très complet. Depuis les origines.


N° 2581 et 2582 R. P. Labat :  Voyages aux Isles de l’Amérique , avant-propos de t’Serstevens et bibliographie annotée placée en annexe, deux tomes, Edit. Duchartre, Paris, 1931 (32 illustrations d’après des documents de l’époque)

Edité et commenté par t’Serstevens

N° 1875 Jean-Baptise Labat :  Voyage aux Isles, Chronique aventureuse des Caraïbes, 1693 – 1705 , présentation Michel Le Bris, Phébus, 1993

Labat, né en 1663, Dominicain, débarque en Martinique en 1694. Rentre en France en 1705. En Italie de 1709 à 1712 (voir :  Voyages en Espagne et en Italie – 1730 ). Meurt en 1738. A beaucoup fait pour le rhum martiniquais.


Je trouve scandaleux que Michel Le Bris qui présente et édite cette œuvre chez Phébus en 1993 ne dit rien ni de l'édition Duchartre ni du labeur de t'Serstevens. Sans compter que la publication de chez Phébus ne comporte pas une seule planche et n'indique en aucune façon les nombreuses coupures faites dans le texte original. T'Serstevens, au contraire, mentionne chaque coupure qu'il fait, p. ex. : (L'auteur fait ici la description de l'ananas) ou (L'auteur décrit le Fort St. Pierre). T'Ser a travaillé pendant près de dix ans sur le père Labat. Il dit que lorsqu'il a édité et préfacé ses  Voyages en Espagne et Italie , Labat était totalement oublié. En somme c'est t'Ser qui l'a fait redécouvrir, et sous sa véritable identité : un guerrier bien plus qu'un religieux, mais aussi « moine aventureux, savant naturaliste, ingénieur civil et militaire, aumônier de la flibuste, convertisseur énergique, administrateur à poigne, débrouillard et brouillon », et aussi intelligent, volontaire, méchant, bavard, gourmand, glorieux, un écrivain de génie qui malgré tous ses défauts « ne cesse jamais de nous être sympathique ». T'Ser connaît tout de lui, il a fouillé toutes les bibliothèques, tout lu, le Père Du Tertre bien sûr, mais aussi tous les chroniqueurs qui ont suivi, cherché, sans succès, les écrits du Dr. Rufz signalés par Lafcadio Hearn (voir N° 1277 Lafcadio Hearn :  Two years in the French West Indies , édit. Harper & Brothers, New-York/Londres, 1890), mais réussi à en obtenir la substance grâce à des correspondants martiniquais, établi une bibliographie approfondie et annotée du Père Labat (y compris les traductions) et même trouvé les originaux des récits de voyage que le Père Labat, à défaut de pouvoir à nouveau voyager lui-même, a traduits. Et t'Serstevens, après avoir vécu avec le Père Labat pendant tant d'années, conclut sa préface en disant : « Pour moi, je dis adieu au plus cher de mes amis… ». Et regrette : « Je ne vivrai plus avec lui dans une intimité jalouse… ».

Pour Labat et t'Serstevens voir mon Voyage autour de ma Bibliothèque, Tome 1 : Albert t'Serstevens et Amandine Doré.


N° 1943 Eduardo Galeano :  Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, une contre-histoire , Terre Humaine/Plon, 1981

Un pamphlet dirigé surtout contre les Etats-Unis d’Amérique


N° 2874 Jean Camp :  En Selle avec Pancho Villa , Amiot-Dumont, Paris, 1952

Pancho Villa est né aux alentours de 1878 et est mort sous les balles en 1923.


N° 4240 Jean Meyer :  La Révolution mexicaine 1910 – 1940 , Tallandier, Paris, 2010

Jean Meyer est un historien français (alsacien) qui est devenu un grand spécialiste de la rébellion des Cristeros (interdit longtemps au Mexique à cause de ses études à ce sujet) et puis de la Révolution et de l'Histoire mexicaines.

L’Histoire des Cristeros est un épisode qui n’est pas très connu dans la longue histoire sanglante du Mexique. Le Président Calles décide en 1925 d’établir le contrôle absolu de la religion par l’Etat et de fermer les églises. Les Etats ruraux du Centre du pays se soulèvent. Les combats entre insurgés et soldats fédéraux sont acharnés et donnent lieu de part et d’autre à des excès de cruauté. Les insurgés, dans les rangs desquels se trouvaient des prêtres fanatiques, se battaient aux cris de « Viva Cristo Rey ». Mais n’avaient guère de chances de gagner: C’était la lutte des paysans aux pieds nus armés de machettes et d’escopettes contre une armée de métier équipée de mitraillettes et de canons et appuyée par l’aviation. Il y eut plus de 4000 morts dans les rangs des insurgés.